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Nelly Quettier La Roche-sur-Yon (1)
Festival La Roche sur Yon - Thomas Badeau

Festival de La Roche-sur-Yon / Rencontre avec la monteuse Nelly Quettier

Elle a travaillé avec les plus grands noms du cinéma français : Leos Carax, Claire Denis, Barbet Schroeder. En 2022, elle reçoit le César du meilleur montage pour Annette. Nelly Quettier est l’une des monteuses les plus talentueuses et les plus inventives de sa génération. Au Festival du film de La Roche-sur-Yon, elle a partagé son expérience et sa vision du montage lors d’une rencontre avec le public avant une présentation du film La chimère d’Alice Rohrwacher sur lequel elle a travaillé. Retour sur cette rencontre.

Une approche créative du montage

Nelly Quettier annonce d’emblée son approche très créative du montage : “On peut par exemple encore aujourd’hui inventer des nouvelles formes au cinéma“, affirme-t-elle. Elle précise aimer travailler en étroite collaboration avec les réalisateurs, avec qui elle entretient un dialogue constant pendant la période de montage: “Le plus passionnant dans ce métier est le dialogue avec les cinéastes“. Parmi eux, Leos Carax occupe une place particulière. « Je travaille depuis 35 ans avec Leos Carax », confie-t-elle. Ensemble, ils ont signé des films cultes comme Les Amants du Pont-Neuf (1991), Holy Motors (2012) ou Annette (2021).

Le montage, la dernière écriture du Film

Pour Nelly Quettier, le montage est la dernière écriture du film : “Cela me prend 4 mois environ pour monter un long métrage“, précise-t-elle.  “Il y a quelque chose de maïeutique. Le montage, c’est faire accoucher le réalisateur de son film” démontre-t-elle en décrivant son travail dans sa salle de montage : “Dans une salle de montage, on est 3 : le réalisateur, le monteur et les rushs. Ces derniers ont comme une âme, une présence“.

Une méthode radicale

Cependant, sur un nouveau film, Nelly Quettier adopte une méthode radicale : “J’aime faire un premier jet sans la présence du réalisateur, pour laisser jouer mes impressions“. Elle nuance néanmoins en parlant du documentaire :  « Pour un documentaire, il n’y a pas de scénario. Tout se construit au montage. C’est beaucoup plus long et la présence du réalisateur est essentielle durant tout le parcours ».

Des habitudes de travail qui évoluent

Nelly Quettier a aussi ses propres habitudes dans le travail qui ont évolué avec le temps : « Au début de ma carrière, j’aimais bien aller sur le tournage. Maintenant, je n’y vais plus car je préfère avoir un regard vierge au moment de commencer le montage », dit-elle. Celle qui annonce fermement n’avoir jamais souhaité être réalisatrice précise qu’il y a des projets sur lesquels on ne la verra jamais : “Par exemple, je ne fais jamais de films d’horreur car ce genre de films me fait trop d’impressions“.

Des difficultés et des passions

Se confiant sur ses difficultés dans le métier, l’artiste avoue toujours buter, même après quarante ans de pratique, sur des moments clés du film : « Les débuts et les fins de films sont les plus compliqués à trouver ».

Mais même si elle passe toutes ses journées dans les rushs, Nelly Quettier conclut en s’affirmant avant tout comme une grande amatrice de cinéma. « Je suis très bonne spectatrice. J’adore aller voir un film sans penser au montage ».

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Antoine Corte

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