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Fatale-Station affiche

[CRITIQUE] “Fatale-Station” (2016) : Le far west canadien

La série télévisée Fatale-Station de Stéphane Bourguignon est diffusée sur ARTE à partir du jeudi 28 septembre 2017. Notre avis sur cette série communautaire québécoise.

Synopsis :

Dès l’arrivée de Sarah Dembski (Macha Limonchik) à Fatale-Station, François Lemieux (Denis Bernard), le maire, et Eddy (Claude Legault), le gérant du resto-bar Beijing Palace tombent sous son charme. Ils ignorent qu’elle espère s’établir ici car elle craint pour sa vie. Cependant, Sarah ne tarde pas à comprendre qu’à Fatale-Station, rien n’est possible sans l’approbation de la matriarche, Jean O’Gallagher (Micheline Lanctot), qui ordonne rapidement à Eddy de chasser l’étrangère. Pendant ce temps, un barrage amérindien sème l’agitation sur la ville et met en péril la vie d’un citoyen.

Fatale-Station : Un western contemporain

Bienvenue à Fatale-Station, un petit hameau tranquille de 1804 habitants avec son maire et son opposant politique, son gérant de resto-bar, son  boucher, sa coiffeuse, ses indiens… mais aussi son église à l’abandon, sa police qui n’est là que le vendredi — le seul jour de la semaine où il est d’ailleurs déconseillé de conduire sans permis —, sa prostituée et sa notable qui possède les trois-quarts du village. Et c’est dans cet endroit d’apparence banale qu’est venu se terrer Sarah Dembski après avoir échappé de peu à la mort lors d’une course-poursuite. Ainsi, un peu à l’image de la série Zone Blanche sur France 2, la série télé Fatale-Station de Stéphane Bourguignon plonge un “étranger” au cœur d’une communauté pour mieux en montrer les failles (telles que la maltraitance des femmes, ici) et la faire imploser de l’intérieur. Et comme la série française citée, la série québécoise a des allures de western contemporain — avec son titre, son récit d’une étrangère qui débarquer dans une communauté mais aussi avec cette réserve d’indiens non loin.

Une série qui prend son temps

Au niveau du rythme, la série télévisée Fatale-Station ne dévoile pas ses cartes tout de suite. Ce n’est qu’au fil des épisodes que vous allez découvrir ce qui se cache derrière les non-dits de ses personnages. Ainsi, pourquoi le personnage principal Sarah reste-t-il à Fatale-Station avec le risque de s’opposer à la matriarche locale Jean O’Gallagher ? Celle-ci est en effet prête à tout pour modeler le village selon ses envies, quitte à tuer ou falsifier un rapport de police pour arriver à son but. De même, à l’image d’autres concitoyens de cette ville, quels secrets obligent le gérant Eddy ou le maire François Lemieux à obéir au doigt et à l’œil à cette omnipotente O’Gallagher  ? Tout cela, vous ne l’apprendrez qu’au fur et à mesure de la diffusion des dix épisodes de la série. Car Fatale-Station est une série télévisée qui prend son temps et ne dévoile ses enjeux que petit à petit. Elle laisse les spectateurs découvrir lentement ce qui cache derrière chacun des personnages de cette communauté où une violence semble sourdre et prête à exploser à tout moment. Ce que symbolise d’ailleurs le barrage dressé par les indiens au milieu d’une route principale dès le premier épisode et qui attise les tensions communautaires du coin.

Bref, la série Fatale-Station est une bonne série communautaire avec un casting réussi et des portraits de personnages intéressants. Elle plonge aussi les téléspectateurs pendant une poignée d’épisodes dans un Far West canadien contemporain et imaginaire où les codes entre concitoyens ne sont pas les mêmes que ceux du reste du pays.

En savoir plus  :

  • Fatale-Station est diffusé sur ARTE à partir du jeudi 28 septembre 2017 à 20h55
Jean-Christophe Nurbel

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