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Mise au vert photo film 2023
KapFilms

Interview / “Mise au vert” : rencontre avec les acteurs Frédérick Guillaud et Alexandra Holzhammer

À l’affiche dès le 20 septembre 2023, le film “Mise au vert”, dirigé par Yohann Charrin, transporte les spectateurs dans une aventure immersive au cœur des somptueux décors du Vercors. Cette comédie inédite offre à une famille en quête de renouveau l’opportunité de se déconnecter du tumulte quotidien pour se ressourcer au contact de la nature. Bulles de Culture a rencontré les deux acteurs principaux de ce premier film, Frédérick Guillaud et Alexandra Holzhammer.

Synopsis :

Resserrer les liens familiaux, libérer ses ados de leur addiction numérique, renouer avec ses racines dans la région de son enfance; voilà pourquoi Régis décide d’emmener femme et enfants passer des vacances surprises dans le Vercors. Une vieille maison en ruine perdue dans la forêt. Pas d’eau, pas d’électricité, encore moins de réseaux ni de wifi. Rien ne va se passer comme prévu…

Bulles de Culture : Qu’est-ce que représente une “mise au vert” ?

Frédérick Guillaud : Une mise au vert… Je suis allé regarder la définition. Je pensais que c’était une expression moderne. En réalité, pas du tout ! Ça existe depuis 1850 à peu près. Une “mise au vert” signifie simplement quitter un endroit générateur de stress.

Alexandra Holzhammer : “la mise au vert, c’est quelque chose qui est essentiel pour moi”

Bulles de Culture : Qu’est-ce qu’une bonne “mise au vert” selon vous ?

Frédérick Guillaud : Pour être très sincère, la mise au vert, c’est souvent après une grosse fête à Paris. Il y a un côté aussi un peu digestif dans tout ça. C’est s’écarter de toute tentation. On va dire ça comme ça, “quitter les tentations urbaines.”

Alexandra Holzhammer : Contrairement à Claire, mon personnage, la mise au vert, c’est quelque chose qui est essentiel pour moi, dont j’ai besoin parce que j’adore prendre mon sac à dos, partir seule dans l’imprévu, à l’aventure, à l’autre bout du monde et aller sur les petits chemins.

Bulles de Culture : Comment Yohann Charrin, le réalisateur du film, est arrivé avec son projet et vous a convaincu d’y participer ?

Frédérick Guillaud : Yohann Charrin, moi, je l’ai rencontré en… Waouh, ça remonte un peu. Je l’ai rencontré en 2008. Il était chef opérateur sur une série de comédie dans laquelle j’avais le rôle principal. Il y avait la caméra entre lui et moi, et je pense que ça crée des liens. De fait, là, en 2012, il m’a proposé le premier rôle de son premier court-métrage. Et puis, je pense que je n’ai pas été trop mauvais. Du coup, il m’a rappelé pour le premier rôle de Mise au vert. Voilà, donc c’est plutôt une histoire d’amitié professionnelle entre lui et moi.

Alexandra Holzhammer : Moi, j’ai rencontré Yohann, alors qu’il était chef opérateur sur une publicité que j’ai tournée. C’était ma toute première pub parce que j’ai commencé très tard dans ce métier. J’étais journaliste avant. Il m’a ensuite recontactée pour une autre pub sur laquelle il était réalisateur. Et c’est le soir même, justement, après le tournage, qu’il me dit « Tiens, j’ai un projet de long métrage, je te verrais bien dans un rôle ». Il ne m’avait même pas dit que c’était le premier rôle féminin. J’ai passé le casting au lendemain du confinement. Et voilà, à ma grande surprise, j’ai été prise.

Mise au vert photo film 2 2023
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Bulles de Culture : Est-ce que vous connaissiez le Vercors, lieu de tournage de “Mise au vert” ?

Frédérick Guillaud : J’ai vécu à Grenoble deux ans. J’avoue que je ne connaissais pas du tout ce côté de la région. J’ai découvert une région magnifique où j’ai envie de retourner d’ailleurs, avec des paysages superbes, des petits villages incroyables. C’était une vraie découverte pour moi et une vraie mise au vert parce qu’on a été en plus dans un gîte au milieu de rien, en pleine nature, et c’était assez incroyable. Cette région fait partie maintenant de mes lieux préférés de France.

Alexandra Holzhammer : Moi, je connaissais la région, mais plutôt côté Chartreuse pas les plateaux du Vercors. Évidemment, l’immersion a été immédiate. Pour le coup, pour une mise au vert, je pense pas qu’on puisse faire mieux étant donné qu’il n’y a pas grand-chose d’autre que du vert.

Bulles de Culture : C’est vrai que dans le film, vos personnages sont confrontés à des problématiques qui disent des choses du monde d’aujourd’hui, notamment sur la capacité de déconnexion. Est-ce qu’on peut vraiment se déconnecter aujourd’hui ?

Frédérick Guillaud : C’est effectivement le pitch du départ. Mais j’y vois surtout un film sur les rapports humains. S’il y a des connexions, elles permettent d’aller à la rencontre d’autres personnes différentes de soi.

Frédérick Guillaud : “Il y a une sorte de tabou de la ruralité”

Bulles de Culture : Vous avez collaboré avec deux jeunes acteurs, Juliette Charrin et Gabin Jouillerot. Comment avez-vous travaillé avec eux ?

Alexandra Holzhammer : C’étaient des amours, ça a été facile.

Frédérick Guillaud : Yohann m’a appelé effectivement au mois d’avril pour me confirmer l’aventure. Il m’a indiqué que ça se passerait au mois d’août, en plein milieu des vacances scolaires. Je lui ai demandé si je pouvais venir avec ma femme et mes enfants. Il m’a évidemment dit « Oui. » Et du coup, je me suis retrouvé sur le plateau avec mes enfants de cinéma, ma femme de cinéma et puis ma femme dans la vraie vie et mes deux enfants dans la vraie vie. Donc, ce rôle de père, je l’ai effectivement un petit peu travaillé matin, midi, soir et même la nuit. Juliette Charrin, qui est également la fille de Yohann, et Gabin Jouillerot ont été super avec nous. On les a adoptés très vite avec Alexandra.

Bulles de Culture : Depuis le Covid, on n’hésite plus à parler de ruralité au cinéma. On a eu Antoinette dans les Cévennes, plus récemment, Super-bourrés. Comme si on n’avait arrêté d’envisager les films uniquement sous le prisme parisien. Partagez-vous cette opinion ?

Frédérick Guillaud : Oui, c’est vrai. Il y a une sorte de tabou de la ruralité. Après je repense à des vieux films comme Alexandre le Bienheureux avec Philippe Noiret, où c’est une espèce de paysan hyper content de lui, hyper drôle. Je crois que la France est historiquement un sacré pays rural. Moi, je trouve ça cool de reparler d’un cinéma paysan. La mise au vert est dans l’air du temps ! Avec le confinement, on s’est rendu compte que la vie en ville a d’énormes limites et qu’on aspire à la verdure. Et puis, il y a aussi le mouvement de la bonne bouffe. On se rend compte qu’on a bouffé de la merde pendant 30 ans et du coup, ça redore un peu le blason de la ruralité.

En savoir plus :

  • Date de sortie France : 20/09/2023
  • Distribution France : KapFilms
Antoine Corte

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