La Troisième guerre de Giovanni Aloï, présenté au Festival du Film Policier de Reims, avec Anthony Bajon, Karim Leklou, Leïla Bekhti suit le quotidien de militaires engagés pour l’Opération Sentinelle à Paris. Ce premier long métrage sort dans les salles de cinéma le 22 septembre. La critique et l’avis de Bulles de Culture sur le film.
Synopsis :
Léo (Anthony Bajon) vient juste de terminer ses classes et pour sa première affectation, il écope d’une mission Sentinelle. Le voilà arpentant les rues de la capitale, sans rien à faire sinon rester à l’affût d’une éventuelle menace…
L’Opération Sentinelle au cœur du film La Troisième Guerre
Giovanni Aloï est un réalisateur italien dont La Troisième guerre est son premier long métrage. Celui qui suit des études d’Histoire de l’art à Bologne choisit l’opération Sentinelle comme thème pour cette première réalisation. Cette opération militaire vise à mobiliser l’armée dans les grandes villes, non pour protéger la population des délits quotidiens, mais pour prévenir des actes terroristes. On le voit dans le film, les militaires réquisitionnés ne doivent pas se substituer aux forces de l’ordre en n’intervenant pas dans les délits quotidiens. L’immobilisme des soldats lors d’une agression dans le métro peut alors paraitre incongrue pour les usagers des transports en commun. De même, pour ne pas avoir pour conséquence d’affaiblir les forces armées impliquées dans les conflits internationaux, il est fait appel pour cette opération à des réservistes, contraints souvent errer dans la ville parisienne dans un immobilisme pesant. Le réalisateur précise “Avec ces militaires, j’étais face à un paradoxe : celles et ceux qui deviennent soldats ont choisi ce métier pour se rendre utiles à la société ; or, en tant que sentinelles, ils se retrouvent désœuvrés“.
La Troisième guerre construit sa narration autour de cette attente interminable, faisant de cette attente l’élément central du film. Le jeune cinéaste est malheureusement très vite dépassé par cet exercice de style compliqué de rentre attrayante cette ambiance d’inertie. Le film n’arrive pas à trouver une narration captivante rendant vite ennuyeux ce climat pesant ennuyeux.
Le long métrage écrit par Dominique Baumard, co-réalisateur de la comédie Les Méchants sorti ce mois-ci au cinéma, montre également un milieu militaire très emprunt de misogynie. Le personnage de Yasmine, joué par Leïla Bekhti, doit cacher sa grossesse pour espérer obtenir un grade supplémentaire démontrant que l’égalité des sexes n’est pas encore d’actualité dans cette antre très masculine. La Troisième guerre donne une visibilité à ces femmes encore marginalisées dans cette armée.
Notre avis ?
Dans un style réaliste avec un casting de choix, Anthony Bajon, Karim Leklou et Leïla Bekhti, La Troisième guerre n’arrive pas à transcender le sentiment d’ennui qui est décrit dans le film. La situationde ces soldats parqués dans une routine fait penser à l’interminable attente des soldats américains en Afghanistan dans le film Jarhead (2005). Néanmoins, on n’adhère pas à une réalisation qui manque encore de maturité.
En savoir plus :
- Date de sortie France : 22/09/2021
- Distribution France : Capricci Films