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Critique Cannes 2022 / "Coupez !" (2022) de Michel Hazanavicius : stupeur et ricaillements 1 image

Critique Cannes 2022 / “Coupez !” (2022) de Michel Hazanavicius : stupeur et ricaillements

Dernière mise à jour : juillet 21st, 2022 at 11:57 am

La soixante-quinzième édition du Festival de Cannes s’est ouverte hier soir avec le film Coupez ! de Michel Hazanavicius, sorti simultanément dans les salles de cinéma en France. Ce long métrage de zombies avec Romain Duris, Bérénice Béjo et Grégory Gadebois est aussi déroutant que brillant. La critique et l’avis film de Bulles de Culture.

Synopsis :

Le tournage d’un film de zombies sur un lieu désaffecté est perduré par l’arrivée soudaine de vrais morts vivants qui viennent surprendre l’équipe.

Coupez !, du massacre industriel au génie

On commence par avoir très peur durant la première demi heure de Coupez ! En effet, Michel Hazanavicius y filme un long plan séquence directement inspiré des mauvais longs métrages de séries Z tournés au Japon pour un public de passionnés par le genre. Tout est alors loufoque dans cette séquence qu’on prend pour une parodie : des dialogues improbables, des cadrages bâclés, des mauvais jeux des dialogues. Même le nom des personnages est une référence satirique à ce cinéma asiatique, bien loin des codes du film français classique. Romain Duris est Higurashi, Bérénice Béjo est Natsumi et Finnegan Oldfield est Ken.

L’excentricité fait alors doucement rire, notamment quand on voit Bérénice Béjo se déchainer sur un zombie en le mettant à terre à coups de prises de krav maga tout en proférant des insanités. On ne sait pas encore à ce moment là où le réalisateur souhaite mener son film, faisant craindre un grand raté du metteur en scène pourtant oscarisé pour The Artist.

Cependant, ceux qui connaissent l’oeuvre japonaise, Ne coupez pas, dont est très fidèlement adaptée Coupez !, savent déjà le twist qui s’opère dans les deux parties suivantes du film, dont on ne révèlera évidemment rien ici, faisant passer l’oeuvre de Michel Hazanavicius d’un navet à peine regardable à un film conceptuel démontrant une nouvelle fois sa grande maitrise de la mise en scène.

coupez michel hazanavicius photo film
© Lisa Ritaine

Un hommage au cinéma et à la famille

On comprend mieux notre collègue de droite qui a souhaité revoir une seconde fois à Cannes cet ovni, après l’avoir préalablement découvert à Paris. Le second visionnage serait ici particulièrement recommandé pour analyser tous les rouages de cette oeuvre à tiroir.

Le générique de fin arrive et on adhère totalement au choix  de Thierry Frémaux d’avoir opté pour cette excentrique comédie  ouverture du Festival de Cannes tant il rend un hommage singulier au cinéma, et en particulier aux oeuvres à faible budget, pas toujours grandioses, mais tournées avant tout avec passion.

Coupez ! est également une touchante chronique sur la famille dont Michel Hazanavicius s’est entouré pendant le tournage en faisant jouer à la fois sa femme, Bérénice Béjo, et sa fille, Simone Hazanavicius, autour de Romain Duris qui incarne la figure paternelle jouant un réalisateur, sorte d’alter égo du cinéaste français.

coupez michel hazanavicius photo film
© Lisa Ritaine

Notre avis ?

Pas d’inquiétude au regard des 30 premières minutes de Coupez !, la superbe de Michel Hazanavicius est encore une fois bien présente dans ce treizième films du réalisateur, qui arrive à transformer le bas de gamme en un superbe écrin, hommage au cinéma de genre.

En savoir plus :

Antoine Corte

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