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Au bout des doigts photo Jules Benchetrit interiew film
© Thierry Valletoux

Interview / Ludovic Bernard et Jules Benchetrit (“Au bout des doigts”)

Dernière mise à jour : juillet 31st, 2021 at 11:05 pm

C’est à l’occasion de la présentation du film Au bout des doigts au Festival du Film Francophone d’Angoulême en 2018 que Bulles de Culture a rencontré son réalisateur, Ludovic Bernard, et son comédien principal, Jules Benchetrit. Notre interview. 

Synopsis :

La musique est le secret de Mathieu Malinski, un sujet dont il n’ose pas parler dans sa banlieue où il traîne avec ses potes. Alors quand un des petits cambriolages qu’il fait avec ces derniers le mène aux portes de la prison, Pierre Geitner, directeur du Conservatoire National Supérieur de Musique, l’en sort en échange d’heures d’intérêt général. Mais Pierre a une toute autre idée en tête… Il a décelé en Mathieu un futur très grand pianiste qu’il inscrit au concours national de piano. Mathieu entre dans un nouveau monde dont il ignore les codes, suit les cours de l’intransigeante « Comtesse » et rencontre Anna dont il tombe amoureux. Pour réussir ce concours pour lequel tous jouent leur destin, Mathieu, Pierre et la Comtesse devront apprendre à dépasser leurs préjugés…

Interview de Ludovic Bernard et Jules Benchetrit, réalisateur et acteur du film Au bout des doigts

Bulles de Culture : Racontez-nous votre rencontre pour ce film…

Ludovic Bernard : Cela a été un long casting. Je cherchais initialement quelqu’un qui jouait du piano mais je ne trouvais pas. Puis, Jules Benchetrit est arrivé. Ses premiers essais étaient plein de surprises mais il a fini par s’imposer naturellement.

Jules Benchetrit : Ludovic m’a tout de suite fait beaucoup travailler. Il me disait de sauter avant de tourner pour me mettre dans le bain. Je devais également courir avant de faire les scènes. J’ai adoré travaillé avec un réalisateur comme ça.

Bulles de Culture : Est-ce qu’il y a un peu de Pierre et Mathieu, du nom des deux personnages principaux d’Au bout des doigts, dans votre relation ? 

Ludovic Bernard : Quand on caste quelqu’un, il y a une filiation qui se crée. C’est le producteur du film qui m’a fait remarquer ce parallèle avec les personnages du film mais je ne l’avais pas vu au début.

“Il fallait rajouter le supplément d’âme”

Bulles de Culture : Quelle était votre exigence autour de ce rôle de pianiste dans Au bout des doigts ?

Ludovic Bernard : Ceux qui jouent de la musique ne devaient voir aucune erreur dans les gestes, la façon d’appréhender la musique. Cette partie-là est réussie. Le travail de Jules était d’être ce virtuose. Il a travaillé 4-5 heures par jour pour y arriver.

Jules Benchetrit : Il y a eu beaucoup de choses à apprendre. D’abord la gestuelle, qui était minutieuse. Puis la psychologie de ce personnage qui ne vit que pour la musique. Ma professeure, Jennifer Fichet (qui est la pianiste sur la bande originale du film), m’a vraiment appris à allier sensibilité et gestuel.

Ludovic Bernard : Il fallait rajouter “le supplément d’âme”. C’est ce que le personnage principal a dans le film. C’est ce que j’avais demandé à Jennifer lors des enregistrements de la BO, en particulier pour le final sur la musique du Concerto pour piano No. 2 en Do mineur de Sergueï Rachmaninov.

“Le corps raconte tout”

Bulles de Culture : Parlez-nous de la rencontre entre Harry Allouche, compositeur de la musique originale, et Jennifer Fichet, au piano, sur le film Au bout des doigts

Jules Benchetrit : J’ai collaboré un peu avec Harry qui est un vrai dictionnaire de la musique classique. Il avait plein d’anecdotes extraordinaires. Au début de mon apprentissage, tout était à apprendre. Au fur et à mesure, c’était de plus en plus facile car les gestes s’installaient.

Ludovic Bernard : Le corps raconte tout. Il n’y avait pas qu’au niveau des mains qu’il fallait travailler. La musique écrite par Harry Allouche pour un documentaire m’avait beaucoup plus. La musique devait être un autre personnage du film Au bout des doigts. Elle devait apporter énormément d’émotion et transporter les spectateurs. Certains morceaux d’Harry sont arrivés naturellement, d’autres ont été plus compliqués à aller chercher. Il y a eu une longue recherche mais qui en valait la peine.

Bulles de Culture : Une phrase du dialogue dit : “Le don passe par la transmission et le talent arrive avec le travail”. Est-ce que cela se vérifie dans vos carrières respectives ?

Ludovic Bernard : Pour Jules, je pense que oui. C’est un peu ce que j’avais voulu faire avec mon précédent film, L’Ascension, en poussant ce jeune individu a relever le défi de l’Everest, lui qui n’était personne. C’est la même chose pour Matthieu dans Au bout des doigts puisqu’il n’assume pas son don. Il va aller vers son Everest. Je pense que c’est la trajectoire de Jules.

Jules Benchetrit : Il y a beaucoup des deux. L’expérience qui s’accumule est très importante. Moi, j’ai beaucoup appris sur ce film.

Bulles de Culture : Qu’est-ce qu’il reste de votre collaboration ? 

Ludovic Bernard : Jules est devenu un ami. Un film est tellement intense. L’intensité fait que cela reste ancré en chacun.

Propos recueillis le 24 août 2018 au Festival du Film Francophone d’Angoulême.

En savoir plus :

  • Date de sortie France : 26/12/2018
  • Distribution France : Mars Films
Antoine Corte

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