Déjà venu à Cannes pour Les Combattants, Thomas Cailley présentait mercredi en ouverture de la sélection Un Certain Regard son deuxième film, Le Règne animal. Tout juste sortie de la salle de montage, cette fable fantastique suit le parcours d’un père (Romain Duris) et son fils (Paul Kircher) dans un monde touché par une étrange maladie qui transforme les hommes en animaux. Trois questions à Thomas Cailley.
Cannes 2023 : Trois questions à Thomas Cailley, réalisateur du film Le Règne animal
Bdc : Quel est votre ressenti sur cette venue à Cannes ? Retrouvez vous l’engouement que vous aviez connu sur votre premier film, Les Combattants ?
Thomas Cailley : Oui et non. Ce qui est commun, ce qu’il y a eu une vibration dans cette première projection. J’étais heureux de voir les réactions du public dans la salle. Ce qui est différent, c’est que j’ai fini le film il y a une semaine. Je manque un peu de recul sur celui-ci. En le découvrant sur grand écran, j’avais encore en-tête les détails techniques qu’on a du régler ces derniers jours. Il est tout à fait probable qu’on modifie l’oeuvre.
Bdc : Vous gardez des thématiques communes avec Les Combattants. La jeunesse que vous décriviez dans votre précédent film était dans une crainte de fin du monde. Pensez-vous que les préoccupations de cette jeunesse ont évolué aujourd’hui ?
Thomas Cailley :Les thèmes abordés dans les Combattants sont universels à ceux qu’on rencontre à 20 ans : l’angoisse vis-à-vis de l’avenir, la place qu’on doit occuper dans la société, les injonctions sociales subies auxquelles on a envie de désobéir. La façon dont cela s’incarnait, cette crainte de la fin du monde, était plus dans l’ère de la période.

Bdc : D’où vient cette envie de faire un film fantastique en guise de seconde réalisation ?
Thomas Cailley : Sur mon premier film, il y avait déjà un glissement ver le fantastique. C’est un mélange des genres qui m’avait enthousiasmé. Cela permettait de parler de l’époque avec davantage d’acuités et de précisions grâce à une métaphore qui catalyse les enjeux et les dilemmes. J’ai cherché une histoire qui me permettait d’avoir cette souplesse là. Cette question de la métaphore homme-animal répondait complètement à ce besoin. C’est fongible dans le monde d’aujourd’hui. Cela oblige à revoir toutes les interactions sociales : comment l’empathie se déplace, pourquoi certaines personnes se retrouvent rejetées. Chaque personnage va devoir se positionner moralement et va devoir se remettre en question.
et aussi ?
Palme d’or surprise pour l’acteur Harrisson Ford venu présenter hors compétition Indiana Jones et le Cadran de la destinée. C’est la dernière fois que l’acteur américain de 83 ans campe le rôle de l’aventurier au lasso.
Deux films projetés en compétition. Jeunesse (Le Printemps), du réalisateur chinois Wang Bing, portrait de jeunes ouvrier en usine textile en Chine et Black Flies, du Français Jean-Stéphane Sauvaire, avec Sean Penn et Tye Sheridan sur le quotidien violent de deux urgentistes à New York.
En savoir plus :
- Le Procès Goldman : au cinéma le 4 octobre 2023
- Distributeur : StudioCanal