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© Le Pacte

[Critique] “Yomeddine” (2018) : Un road trip égyptien touchant

Dernière mise à jour : avril 11th, 2019 at 04:39 pm

Yomeddine est le premier film du réalisateur A. B. Shawky. Celui-ci a donc déjà l’honneur d’être en compétition officielle au Festival de Cannes 2018. Cette œuvre égyptienne revient sur l’histoire d’un ancien lépreux en quête de ses origines dans le désert égyptien. L’avis et la critique film de Bulles de Culture. 

Synopsis :

Beshay (Rady Gamal), lépreux aujourd’hui guéri, n’avait jamais quitté depuis l’enfance sa léproserie, dans le désert égyptien. Après la disparition de son épouse, il décide pour la première fois de partir à la recherche de ses racines, ses pauvres possessions entassées sur une charrette tirée par son âne.
Vite rejoint par un orphelin nubien qu’il a pris sous son aile, il va traverser l’Égypte et affronter ainsi le Monde avec ses maux et ses instants de grâce dans la quête d’une famille, d’un foyer, d’un peu d’humanité…

Yomeddine : Notre avis sur ce film vu au Festival de Cannes 2018

Yomeddine montre une Égypte méconnue du grand public. Loin des pyramides ou des musées touristiques, le film de A. B. Shawky met en lumière les léproseries. Ces lieux sont de véritables ghettos où l’on enferme les personnes atteintes de cette maladie affreuse. Ceux-ci vivent en lieux clos afin d’éviter notamment la contamination, mais surtout pour les cacher du regard des autres En effet, la lèpre, pourtant sur le point d’être éradiquée, emporte des stigmates physiques irrémédiables.

Yomeddine, un “road-trip intergénérationnel”

En cela, Bershay, ancien lépreux, quitte pour la première fois ce lieu lugubre. Il est comme libéré d’une prison dans laquelle il est enfermé depuis son enfance. Il va donc découvrir avec un œil neuf le vrai monde, et surtout le regard que porte les autres sur lui. Pour l’aider à affronter cette civilisation intransigeante, il va être accompagné par Obama, son véritable appui dans ce road trip intergénérationnel. Ce jeune garçon est avant tout le pendant émotionnel du protagoniste. Avec son jeune âge, il est presque aussi mature que le protagoniste. Ensemble, ils vont faire les “400 coups”.

 Yomeddine a donc tout les atouts d’une belle œuvre initiatique construite avec humour et bienveillance. L’histoire est ponctuée de rencontres touchantes, vers le cheminement ultime des retrouvailles familiales. Les apparences physiques comptent peu. C’est en fait en toute simplicité le message central du film. Les tréfonds de l’âme sont la force de l’homme.

“Une inpiration très occidentale”

Derrière ce duo d’acteurs, il y a une osmose. Néanmoins, si l’enjeu dramatique de Bershay est clairement déterminé, retrouver une famille, celui du jeune Obama est moins caractérisé. Cet adjuvant manque de caractérisation, et son rôle plus indéterminé, hormis celui d’insuffler un dynamisme.

Il y a donc dans cette œuvre égyptienne bienveillante une inspiration très occidentale. Il est impossible de ne pas comparer Yomeddine à des œuvres comme Sur la route (Walter Sales), Hasta La Vista (Geoffrey Enthoven) ou même le récent La Route Sauvage (Andrew Haigh), également sur la recherche d’une famille. Aussi, cette entrée de l’Égypte dans un cinéma moderne fait plaisir. Cependant, il est encore loin d’égaler en qualité les longues traversée trans-américaines inhérentes à ce genre.

En savoir plus :

  • Date de sortie France : Prochainement
  • Distribution France : Le Pacte
Antoine Corte

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