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© Magali Martinie

[Interview] Valentin Martinie et Guillaume Loublier (“La Compagnie Affable”)

Dernière mise à jour : juin 28th, 2019 at 05:37 pm

“La mission du spectacle est de poser des questions, d’opposer des arguments et de donner matière à réflexion”

Bulles de Culture : L’autre pilier de votre spectacle De La Fontaine à Booba, semble-t-il, c’est l’idée qu’on peut revisiter les grands classiques de la littérature, du théâtre sans les dénaturer. On peut les dynamiser sans les dénaturer. Guillaume Loublier, vous estimez dans le spectacle “qu’on n’est pas obligé de réciter une fable de La Fontaine avec une perruque sur la tête”. Prenez-vous vraiment le parti des Modernes contre les Anciens ?

Guillaume Loublier : On incarne, on interprète ces deux entités, la Modernité et les Anciens, ceux qui souhaitent être soudés aux règles d’origine et les autres, un peu plus oxygénés. C’est la guerre perpétuelle, continuelle. Nous, on a voulu mettre en scène cela. On est témoins de cette guerre-là.

Valentin Martinie : La mission du spectacle est de poser des questions, d’opposer des arguments d’un côté et de l’autre et de donner matière à réflexion. A chacun de voir si un chef d’œuvre se suffit à lui-même ou ne peut pas être une source d’inspiration.

Bulles de Culture : Dans De La Fontaine à Booba, vous vous donnez la réplique. Mais vous avez tous deux déjà expérimenté le seul-en-scène. Quelles sont vos impressions sur cet exercice un peu différent ?

Guillaume Loublier : J’ai découvert que quand je m’engageais dans une communication avec le public seul sur scène, je m’abandonne complètement et je me surprends moi-même, alors je surprends les personnes qui m’écoutent. C’est vraiment défier la mort quand on est seul sur scène, on se dit : “Je vais tout donner, je vais tout lâcher, si demain je n’existe plus, au moins je l’aurais fait, avec sincérité”. C’est un défi contre le temps qui passe, contre le cadre de la société, ou celui qu’on s’impose dans notre vie. Finalement, c’est essayer d’être au plus proche de la vie. C’est être au plus proche de soi et se sentir vivant.

Valentin Martinie : Ce qui est sûr, c’est que ce sont des exercices très différents, parce que dans le seul-en-scène, il n’y a pas d’écoute, à part celle du public. Quand on est deux sur scène ou plus, cela demande plusieurs présences. On a certaines choses à ne pas oublier pour ne pas mettre les autres dans l’embarras. Seul, on a une liberté beaucoup plus grande, qui plus est quand on fait du stand-up. Parfois, on ne sait pas dans quel état on va se mettre. C’est une autre aventure, peut-être un peu moins réglée, car on n’est pas tributaire des autres, mais ce sont des exercices différents mais complémentaires car on développe notre patte personnelle, tout seul, qui après nourrira un jeu à deux. Le seul-en-scène est une petite bulle d’expression.

“On prolongera le spectacle dans d’autres espaces…”

Bulles de Culture : Vous reprenez donc début septembre De La Fontaine à Booba à la Royal Factory de Versailles…

Guillaume Loublier : Une des forces de ce spectacle, c’est qu’on ne le laisse jamais tranquille, on le retravaille, on reprend des risques.

Valentin Martinie : Les choses ne sont pas figées. Aller dans une salle dans laquelle on n’a pas joué le spectacle, c’est un nouveau défi.

Bulles de Culture : Et alors, l’avenir ? Un troisième opus de la pièce ?

Valentin Martinie : On peut dire que c’est une troisième version qui sera présentée en septembre. Il y a toujours des petites choses qui vont changer. Même d’un soir à l’autre, on n’est jamais à l’abri d’une surprise.

Guillaume Loublier : Avec Valentin, on a aussi d’autres projets autour de la pièce…

Valentin Martinie : On prolongera le spectacle dans d’autres espaces… On fera vivre le spectacle. On n’en dit pas plus. Ce sera encore une surprise !

Propos recueillis au café Paris-Europe (Paris, France), le 24 août 2016.

En savoir plus :

Agathe M.

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