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Capharnaüm de Nadine Labaki affiche film cinéma

♥ Critique Cannes 2018 / “Capharnaüm” : notre palme d’or

Dernière mise à jour : mars 23rd, 2021 at 09:55 pm

Capharnaüm, film libanais de la réalisatrice Nadine Labaki, avec Zain Alrafeea, Yordanos Shifera et Boluwatife Treasure Bankole, a été présenté en compétition officielle au Festival de Cannes en 2018. Il sort dans les salles de cinéma le 17 octobre. L’avis et la critique film de Bulles de Culture sur ce long métrage coup de cœur. 

Synopsis :

À l’intérieur d’un tribunal, Zain (Zain Alrafeea), un garçon de 12 ans est présenté devant le JUGE.
LE JUGE : « Pourquoi attaquez-vous vos parents en justice ? »
ZAIN : « Pour m’avoir donné la vie. »

Capharnaüm, un instant magique du Festival de Cannes

Capharnaüm photo du film présenté au Festival de Cannes 2018
© Gaumont

Le Festival de Cannes a ces instants magiques, ces moments indescriptibles où la magie du cinéma emporte les cœurs. L’année dernière, on se souvient notamment de 120 battements par minute (Robin Campillo, 2017) dont on était sorti fébrile. Il y a quelques années, c’était Mommy (Xavier Dolan, 2014) qui nous avait bouleversé.

Avec Carphanaüm, la magie a encore opéré. Pas seulement dans la grande salle du Grand Théâtre Lumière où les applaudissement n’ont pas cessé durant 15 minutes mais surtout dans les esprits. Capharnaüm, l’œuvre de Nadine Labaki, a en un sens provoqué un coup d’éclat.

Ce titre Capharnaüm annonce un carrefour de sujets et c’est pourtant sur l’enfance que la réalisatrice a décidé d’axer son propos. Le jeune Zain a décidé d’attaquer en justice ses parents au nom de tous les adultes qui font des enfants alors qu’ils ne peuvent pas les assumer. C’est une sorte de crime “d’absence d’amour” que la cinéaste a décidé de mettre en avant.

A partir de ce point de départ, le film devient le parcours initiatique d’un garçon sans papiers qui nous explique les raisons finales de ce procès. Plongé dans un réalisme saisissant, on découvre un Liban extrêmement pauvre où des enfants abandonnés errent dans les rues et sont livrés à eux-mêmes, luttant pour leur survie quotidienne.

Capharnaüm : une véracité bouleversante

Capharnaüm avis critique film image
© Gaumont

Si l’accroche fait légèrement penser à Slumdog Millionnaire (Danny Boyle, 2008)Capharnaüm garde une intimité et surtout une véracité que le film américain n’a pas. En effet, pour son casting, Nadine Labaki a été cherché des personnes qui avaient vécu des faits similaires aux personnages.

Le jeune Zain Alrafeea a été privé d’éducation et il effectuait des petits boulots pour pouvoir manger. L’interprète de la mère de Zain a eu 16 enfants. Certains sont morts alors que d’autres sont à l’orphelinat car elle ne peut pas s’en occuper. Quelle émotion de voir ces individus d’un autre monde débarquer sur le tapis rouge dans un univers qu’ils ne connaissaient pas.

Capharnaüm sera-t-il au palmarès de samedi, d’autant qu’il pourrait donner l’occasion de palmer à nouveau une femme après Jane Campion et Agnès Varda ?

Une chose est sûre, le parcours du film est encore long.

Capharnaüm est un long métrage coup de cœur de Bulles de Culture.

En savoir plus  :

Antoine Corte

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