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Les Petits meurtres d'Agatha Christie saison 2 - affiche

[Interview] Sophie Revil & Sylvie Simon (“Les Petits Meurtres d’Agatha Christie”)

Dernière mise à jour : avril 8th, 2021 at 01:05 am

Les Petits Meurtres d’Agatha Christie est une adaptation et une transposition réussie de l’univers d’Agatha Christie sur France 2. Rencontre de Bulles de Culture avec la productrice Sophie Revil et la scénariste Sylvie Simon.

Synopsis :

Dans le Nord de la France, au cœur des années 50,  le commissaire Swan Laurence (Samuel Labarthe), la journaliste Alice Avril (Blandine Bellavoir) et la secrétaire Marlène Leroix (Élodie Frenck) sont confrontés à de nouvelles énigmes de la reine du crime.

Interview de Sophie Revil et Sylvie Simon (Les Petits Meurtres d’Agatha Christie)

Les Petits meurtres d'Agatha Christie saison 2 - image
© Thierry LANGRO / Escazal Films

Bulles de Culture : Quelle est la genèse du projet Les Petits Meurtres d’Agatha Christie ?

Sylvie Simon : Au départ, on est parti sur une mini-série à partir d’un seul roman qui a été un tel succès d’audimat que la productrice Sophie Révil a imaginé ensuite créer une série. Ça, c’était en 2008-2009.

Sophie Révil : Tout a démarré avec Fanny Rondeau qui était directrice de la fiction [NDLR : de France 2] et qui a souhaité à l’époque faire un feuilleton de l’hiver. Il y avait les fameux feuilletons de l’été… Et donc elle s’était adressée à plusieurs producteurs dont moi. Je lui ai proposé d’adapter un roman d’Agatha Christie en feuilleton policier pour l’hiver. L’hiver parce qu’Agatha Christie, le feu de bois, le château… Elle est une grande fan d’Agatha Christie donc elle a dit : « génial ». Donc j’ai relu plein d’Agatha Christie et je suis tombée sur Le Noël d’Hercule Poirot qui était génial parce qu’il y avait toute une famille dysfonctionnelle, très noire dont on pouvait tirer des fils et adapter. Donc on a fait un 4×90 minutes, réalisés par Edwin Baily, avec deux enquêteurs français, Larosière (Antoine Duléry) et Lampion (Marius Colucci).

Mais pour faire cela, on a d’abord demandé une autorisation au petit fils d’Agatha Christie dans le but d’adapter une nouvelle d’Hercule Poirot sans Hercule Poirot. C’est là que tout est parti avec les deux scénaristes, Anne Gaffieri, la scénariste de Fais pas ci, fais pas ça, et Murielle Magellan. J’ai pitché l’idée des deux inspecteurs devant le petit-fils. Il a été ravi et c’est la première fois au monde qu’ils ont adapté les romans sans les héros d’Agatha Christie. Ça a cartonné avec 7 millions de téléspectateurs sur quatre semaines. Et France 2 a dit : « Et pourquoi, on ne continue pas avec Lampion et Larosière ? »

Donc c’était parti pour onze épisodes de la saison 1 qui se passait dans les années 30. C’est là que Sylvie est intervenue parce qu’elle a écrit le pilote de ce qui est devenu une série. Puis Antoine Duléry a quitté brutalement la série et a annoncé qu’il ne voulait pas continuer. On a été sous le choc car ça cartonnait avec 5,5 millions de téléspectateurs. Au lieu de se laisser déprimer, on a rebondi et on s’est dit que Les Petits Meurtres d’Agatha Christie, c’est avant tout une marque, plus que des personnages. C’est la promesse d’un divertissement parce que c’est un excellent polar – Agatha Christie, c’est la reine du crime – et en même temps de la comédie.

Et cette promesse-là, le décalage, le côté très haut de gamme, les costumes, les décors, il y a une marque qui est ancrée et on peut refaire Agatha Christie sans Antoine Duléry et Marius Colucci.

Sylvie Simon : On a alors pensé aux films des années 50, aux films d’Hitchcock, en essayant de donner du contraste. Dans les années 50, il y a plus souvent un rapport dominant/dominé. Avec Avril et Laurence, on a plus cherché des oppositions frontales. Les personnages actuels n’étaient pas dans les romans d’origine, au même titre que les années 50 et les personnages actuels récurrents. On a discuté avec Sophie Révil de ce que l’on voulait, et chacun est reparti chez soi. J’ai écrit les trois premiers épisodes de la série et on a écrit une bible des personnages de 4/5 pages. Tout s’est fait en deux mois et demi : le casting, les textes avec Thierry Debroux. Il fallait faire tout en même temps. Mais c’était bien, on avait l’énergie, on a foncé, on n’a pas regardé en arrière et les spectateurs ont suivi. Tout le monde était super content.

Et les années 50, ça, c’est Eric Woreth qui a eu l’idée, le côté vintage, esthétique, qui revient à la mode. Samuel [NDLR : Samuel Labarthe qui joue le commissaire Laurence] râle parce que la voiture est petite et lui il est grand (rires), mais on a une équipe super et passionnée, on s’entend bien.

Sophie Revil : Et quand on a découvert la puissance de comédie des trois comédiens dans Jeux de glaces et dans Meurtre au champagne, on s’est dit qu’il fallait les faire vivre, qu’il fallait faire monter la comédie. C’est à partir de là que c’est parti vers plus de comédie avec des personnages très impliqués dans l’histoire. Le duo est ensuite devenu un trio et la série est devenue progressivement dans sa forme actuelle.

Bulles de Culture : Comment s’est positionné ce troisième personnage de Marlène [NDLR : interprétée par Élodie Frenck] dans Les Petits Meurtres d’Agatha Christie ?

Sylvie Simon : Marlène n’avait pas d’existence dans la bible, maintenant elle en a une. Au départ, j’avais envie d’une Maryline, une secrétaire nunuche pour le commissaire. L’image de la femme à l’époque, oscille entre la femme ultra féminine et les femmes qui s’affirment. Imaginez que ce n’est qu’en 1958 que les femmes mariées ont eu le droit d’avoir un compte en banque ! Mais au final, si Marlène est si présente, c’est aussi parce que le public adore ce personnage et que la comédienne est remarquable. Donc on a eu envie d’écrire encore plus pour elle, d’où le trio désormais.

Jean-Christophe Nurbel

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