Dernière mise à jour : mai 24th, 2018 at 06:07 pm
Sélectionné dans le festival Avignon le Off 2017, David Bottet propose une plongée en eaux troubles dans l’esprit tourmenté d’un fou violent, en révolte contre la société et la famille qui l’a fait naître. Une expérience singulière que de découvrir ce Samuel Hall.
Synopsis :
C’est un homme violent, considéré comme fou et traité comme tel. Ce sont ses derniers instants. Qu’a t-il commis ou que va t-il commettre ? Sa violence est-elle tournée contre vous ? Dans un seul en scène qui retrace les derniers moments de Samuel Hall, sorte de monstre ordinaire, David Bottet livre dans un monologue le flux de pensée de cet homme trouble.
Samuel Hall :
Une violence qui nous menace ?
Samuel Hall se déroule comme un monologue, comme l’ultime monologue, les derniers flux de pensée d’un homme qui a décidé d’en découdre. En découvre avec qui, ou avec quoi ? Avec la société qui le traque comme une bête, avec tous les systèmes avilissants qui l’ont poussé dans les retranchements de sa folie, tout en prétendant l’en guérir.
La violence de Samuel Hall se déploie tout au long du spectacle. Elle se déchaîne sans que sa cible soit claire. Elle semble menaçante, offensive, incontrôlable. Elle semble un feu inextinguible, une arme blanche que l’on brandit.
C’est un homme étrange qui se dévoile devant nous, un homme étrange et singulier. Est-il cependant si singulier ? Est-il cependant si étrange ? N’est-ce pas le système qui est coupable ? Ou cette mère fantomatique ? Il est dur de suivre le personnage dans cet afflux violent de pensées décousues, dur également de mettre un mot clair sur l’acte qu’il commet, sur les menaces qu’il représente. C’est un personnage teinté d’une ombre mystérieuse, inquiétante mais aussi captivante.
L’écriture comme coup de poing
C’est donc un monologue qui se déroule. Est-il intérieur ? Est-il discours ? Cela semble dépendre des moments. Il faut relever l’incroyable force du texte, à la fois poétique et offensif. L’écriture est splendide, la langue qui se déroule est belle et puissante. Les sonorités résonnent avec force, effets d’écho, litanies… c’est un texte splendide que Samuel Hall nous fait entendre.
La beauté de la langue part ainsi à la découverte de la folie. Entre moments où l’obsession s’incarne dans les répétitions et les divagations et les moments où la violence se cristallise dans un discours cohérent qui met en accusation les carcans de la société et les cadres familiaux.
Ces moments où la cohérence du discours met en accusation le jugement bien pensant sont dérangeants, et invitent le spectateur à s’interroger. C’est en tout cas un voyage dans les virages de la folie et une réflexion même sur la notion de folie à laquelle nous convie Samuel Hall au festival Avignon Le Off 2017.
En savoir plus :
- Samuel Hall se joue à Avignon Le Off 2017, au théâtre Le Nouveau Ring, du 6 au 30 juillet à 10h30 (relâches les 11, 18 et 25 juillet)
- Durée du spectacle : 50 minutes
- Compagnie de la Pépinière (site officiel)
Bonjour,
Je voulais vous demander si vous auriez pu préciser dans l’Article de Samuel Hall le nom de l’auteur. En l’occurrence moi. Je trouve l’article très beau je déplore juste que mon nom n’y figure pas. Je m’appelle Jean-Paul Rouvrais. Merci beaucoup.
Bien à vous