Sur Bulles de Culture, art, cinéma, littérature, musique, spectacles, télévision... chaque jour, la culture sort de sa bulle.
Monstre sacré de Jack Thorne image Episode 4
© The Forge & all3media Interna

Critique / “Monstre sacré” (2016) : scandale sexuel au Royaume Uni

Dernière mise à jour : octobre 16th, 2020 at 12:12 pm

Diffusion ce soir sur ARTE de la série Channel 4 Monstre sacré (National Treasure), écrite par Jack Thorne et inspirée des scandales sexuels ayant éclaboussé le milieu de la la télévision britannique avant l’affaire Weinstein. La critique et l’avis de Bulles de Culture sur cette fiction en quatre épisodes diffusée le jeudi 15 mars 2018.

Synopsis :

Pendant des décennies, Paul Finchley (Robbie Coltrane) a formé un duo comique avec Sir Karl Jenkins (Tim McInnerny). Moins adulé que ce dernier mais toujours aimé du public, il finit paisiblement sa carrière en animant un quiz télévisé. Sa vie bascule le jour où deux femmes l’accusent de viol, des faits remontant à vingt ans. Troublée, son épouse, Marie (Julie Walters), l’assure néanmoins de son soutien. Sa fille, Dee (Andrea Riseborough), en cure de désintoxication, s’interroge sur sa relation à son père et sur sa mémoire défaillante. A-t-elle refoulé des souvenirs ?

Monstre sacré : fini de rire

La mini-série Monstre sacré démarre par la solitude d’un homme, Paul Finchley, avant une remise de prix. Ce soir-là, c’est son acolyte de toujours, Karl Jenkins, qui est sous les feux des projecteurs. Et alors que l’on commence à s’attacher à ce comique vieillissant, à la carrure imposante mais fragilisée par l’utilisation d’une canne pour se déplacer, la police débarque à l’improviste chez lui pour l’interroger : une femme l’accuse de viol il y a plusieurs années. Puis suite à la révélation de cette affaire aux médias, d’autres victimes se manifestent.

Un Trésor National remis en question

Mais qui est cet homme, ce “Trésor National” (titre original de la série Monstre sacré) qui a tant fait rire le pays avec les sketches de son célèbre duo comique et qui n’anime plus qu’un jeu télévisé ?

Alors que la police mène l’enquête, les révélations sur des agressions sexuelles qu’il aurait commises impunément par le passé vont se répercuter sur l’équilibre familial de cet homme médiatique.

Il y a d’abord, sa fille Dee, une mère de famille instable et en convalescence, qui va commencer à douter de ses propres souvenirs d’enfance et qui, en quête de vérité, va rythmer de flashback le récit. Surtout que son ancienne babysitteuse qui avait quinze ans à l’époque fait partie des victimes de ce père de famille de plus en plus présenté comme un prédateur sexuel.

Il y a ensuite l’épouse fidèle, Marie, la catholique fervente et pilier de la famille, qui va commencer à s’interroger alors qu’elle pensait connaître jusque-là tout des infidélités de son mari.

C’est enfin Karl Jenkins, l’ami si proche et ancien comparse sur scène, qui se serait peut-être tu depuis trop longtemps.

Deux acteurs brillants

Autour des brillants acteurs Robbie Coltrane et Julie Walters qui campent ce couple pris dans la tourmente d’un scandale sexuel, la série Monstre sacré étudie les conséquences d’une telle affaire judiciaire sur une famille, tout en s’ingéniant à instiller le doute chez le téléspectateur : s’agit-il d’une cabale contre un bon père de famille et ancienne vedette médiatique ou d’une nouvelle preuve des déviances sexuelles du milieu du showbizness ?

Inspirée de l’Opération Yewtree, menée à partir de 2012 par la police britannique à l’encontre de personnalités médiatiques accusées d’abus sexuels sur mineurs telles que le présentateur de télévision Jimmy Savile — cité plusieurs fois par le personnage de Paul Finchley —, Monstre sacré est une mini-série magnifiquement réalisée par Marc Munden (Utopia) et écrite par Jack Thorne (Panthers), sur le thème des agressions sexuelles trop longtemps restées impunies.

Mais la vérité peut-elle éclatée ? Le comique fera-t-il tomber le masque ? Monstre sacré est une série à ne pas rater.

En savoir plus :

  • Monstre sacré a été diffusé sur ARTE le jeudi 15 mars 2018 à 20h55
Jean-Christophe Nurbel

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.