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K.O. affiche

Critique / “K.O.” (2017) : le mystère selon Fabrice Godert

Dernière mise à jour : août 29th, 2020 at 11:36 pm

Après des débuts sur grand écran très remarqués — Simon Werner a disparu nominé pour le César du meilleur premier film en 2011 —, le réalisateur Fabrice Gobert revient avec le film K.O.. Entre son premier film et la série Les Revenants, le réalisateur confirme son goût pour le mystère, le thriller. Laurent Lafitte, Chiara Mastroiani et Pio Marmaï réussiront-ils à nous mettre la tête à l’envers ? L’avis et la critique film de Bulles de Culture.

Synopsis :

Antoine Leconte (Laurent Lafitte) est un homme de pouvoir arrogant et dominateur, tant dans son milieu professionnel que sa vie privée. Au terme d’une journée particulièrement oppressante, il est plongé dans le coma. À son réveil, plus rien n’est comme avant : Rêve ou réalité? Complot? Cauchemar?… Il est K.O..

K.O. : mystère et boule de gomme

Dès le générique de K.O., le ton est donné. Un côté clair, blanc, puis un côté obscur, rouge, qui apparaît ensuite, le tout dans une apparente simplicité. Désir de ne pas trop en faire ? Ce générique est-il un indicateur de ce qui va suivre, à savoir une constante dualité entre le vrai et le faux ? Ou alors tout simplement nous, en tant que spectateur, qui cherchons des indices partout ?

Toujours est-il que tout le long du film, cette dualité sera omniprésente. Fabrice Gobert va nous emmener, nous malmener, parfois carrément nous torturer. Qui est Antoine Leconte ? Quelle est sa vraie vie ? On est aussi perdu que Laurent Lafitte qui ne s’y retrouve pas.

Le réalisateur réussit à retenir notre attention, parfois de façon très bruyante, quitte à nous faire (inutilement ?) sursauter. Parce qu’on veut savoir quelle est la vraie histoire, on ne décollera pas du siège. Et les différentes superpositions amplifient le mystère.

Juste quand on pense en tenir le bon bout, le scénario de Fabrice Gobert et Valentine Arnaud laisse encore l’histoire nous échapper. Il n’y a pas à dire, le réalisateur est doué pour installer une aura de mystère, et la fin nous laisserait presque perplexe. Si c’était le but recherché, on peut donc dire que sa mission est accomplie !

Mix d’influences

Pour ainsi nous tourmenter, K.O. porte de nombreuses influences. Antoine Leconte est au début du film un personnage extrêmement désagréable qui pourrit les gens dans sa vie privée, comme dans sa vie professionnelle. Une vraie tête à claques (mais très sexy) dont on devine, ou pire, on souhaite la chute. Antoine Leconte se retrouve dans une situation où son discours semble tout le temps se heurter à la réalité. Et c’est ainsi que, sans en avoir la classe (pardon M. Lafitte), il devient comme un Cary Grant dans La Mort aux trousses (1959) d’Alfred Hitchcok.

Fabrice Gobert semble en outre être fasciné par le cinéma de David Fincher. On peut en effet penser à Michael Douglas dans The Game (1997), et Fight Club (1999) est carrément pompé. On va dire que c’est un hommage…

Toujours aussi bon Laurent Laffite

Oui, comme toujours, Laurent Lafitte est excellent. Il passe avec aisance du mec sûr de lui au mec qui doute, puis qui reprend progressivement confiance, sans redevenir tout à fait le même. Si bien qu’il occupe totalement l’écran, occultant les différents sujets que le film semblait vouloir traiter. La dureté du monde du travail et ses dérives demeurent en filigrane, ne semblant former qu’un écrin pour l’histoire d’Antoine Leconte.

De fait, certains éléments du scénario ne semblent exister que pour lui compliquer la tâche. On se demande alors où est le désir du réalisateur. Est-ce sa mise en scène qui peine à mettre en valeur certains éléments du film? Est-ce l’acteur qui est trop au-dessus du reste ? Dans tous les cas, malgré d’autres pointures au casting, comme Chiara Mastroianni ou Pio Marmaï, force est de constater qu’ils sont vraiment secondaires…

Avec K.O., Fabrice Gobert reste donc fidèle à son genre. Il joue d’une certaine opacité et nous balade à volonté. Et si les influences sont très visibles, il faut lui accorder que leurs retranscriptions sont bien exécutées.

En savoir plus

Fanny N.

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