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[CRITIQUE] “L’Inhumaine” (1924-2015) de Marcel L’Herbier

Dernière mise à jour : août 19th, 2016 at 03:51 pm

Le 30 mars 2015, Lobster Films, le Théâtre du Châtelet et Arte ont présenté en avant-première mondiale la restauration de L’Inhumaine (1924) de Marcel L’Herbier, avec un ciné-concert de la musique originale composée pour l’occasion par Aidje Tafial. Lundi 4 mai sur Arte, retrouvez cette œuvre d’exception et replongez dans le meilleur de l’art et de la créativité de la France des années 1920.

Synopsis :

La cantatrice Claire Lescot (Georgette Leblanc) est admirée par le public et les plus grands hommes de monde, qu’elle reçoit dans sa demeure lors de grands diners. Le jeune scientifique Einar Norsen (Jaque Catelain) parvient à la séduire, mais se pensant éconduit, fait croire à son suicide. S’ensuivent alors le deuil de cette femme scandaleuse, et la découverte du laboratoire du jeune homme où il a conçu de merveilleuses machines.

 

Vitrine de l’art en France, le projet a été écrit pour l’artiste lyrique Georgette Leblanc, sœur du romancier Maurice Leblanc, auquel on doit le personnage d’Arsène Lupin. Elle a financé elle-même la moitié de L’Inhumaine pour en endosser le rôle éponyme, alors que L’Herbier a quitté Gaumont pour créer Cinégraphic, sa propre société de production.

La restauration de L’Inhumaine ambitieux et moderne

 

L'Inhumaine - image
© D.R.

L’Inhumaine, c’est d’abord un projet de mise en valeur des arts de la France des années 1920 qui sont représentatifs de la modernité pour le réalisateur. Marcel L’Herbier a réuni autour de lui les plus grands artistes de son époque : la création des décors est partagée entre Alberto Cavalcanti, Claude Autant-Lara, Robert Mallet-Stevens et Fernand Léger.

L’atmosphère Art Déco est renforcée par les meubles de Michel Duffet et Pierre Chareau, ainsi qu’empruntés à l’atelier de Paul Poiret qui signe aussi les costumes de la cantatrice.
La liste continue indéfiniment, avec notamment les objets conçus par les plus grands créateurs de l’époque, et la figuration au générique des Ballets Suédois de Rolf de Maré.

L’Inhumaine réussit à nous plonger dans l’époque et à communiquer la passion des arts plastiques et de l’avancée scientifique. Le réalisateur traduit sa vision à merveille quand il explique que « ce qui est important ; ce n’est pas pour moi le défilé des événements, c’est ce qui est vertical, c’est l’harmonie plastique ».
Cette perspective nous est justement livrée telle qu’elle a été pensée, car nous découvrons grâce à cette restauration les couleurs d’origine. Il s’agit du teintage de la pellicule, des couleurs qui communiquent sur le moment et les émotions des scènes.

La diffusion d’un chef d’œuvre

L’énergie du ciné-concert du 30 mars qui a séduit la foule de cinéphiles réunie au Théâtre du Châtelet se retrouvera lors de la diffusion sur Arte, car c’est l’enregistrement de cette performance d’Aidje Tafial et de son ensemble qui sera diffusé.
Le compositeur-percussioniste n’en est pas à son premier coup d’essai et a déjà accompagné des films d’Erich von Stroheim, Ernst Lubitsch ou encore Germaine Dulac. Pour cette occasion, sa création mêle des instruments éclectiques en associant l’accordéon, la trompette, le violoncelle ou encore le vibraphone à des sonorités électroniques.

Alors qu’Arte rend disponible auprès du grand public les versions restaurées de chefs d’œuvres du cinéma muet, rendez-vous sur Arte Lundi 4 mai à 00h40 pour découvrir la splendeur de ce chef d’œuvre restauré, accompagné de sa nouvelle musique originale dont la performance enjouée a fait vibrer les murs du Châtelet !

En savoir plus :

  • L’Inhumaine sera diffusée sur Arte le lundi 4 mai 2015 à 00h40

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