Sur Bulles de Culture, art, cinéma, littérature, musique, spectacles, télévision... chaque jour, la culture sort de sa bulle.
Tatiana Eva-Marie image musique
Tatiana Eva-Marie © Rachel Zeller

Tatiana Eva-Marie rend hommage au swing de Paris

Séquence nostalgie parisienne au rayon musical. Tatiana Eva-Marie, récemment à l’affiche de Swing rendez-vous au cinéma, publie Djangology pour célébrer les charmes du Quartier Latin comme celui de New-York. Bulles de Culture vous présente l’artiste.

 

Tatiana Eva-Marie : quand réalité et fiction se mélangent

La chanteuse Tatiana Eva-Marie revient avec un tout nouveau projet minimaliste célébrant la musique du guitariste Django Reinhardt, l’inventeur du jazz manouche. Sorti le 23 janvier dernier, son dernier album Djangology porte ce titre car il met en lumière la musique de Django la compositrice, avec ses propres paroles et arrangements originaux, et devient ainsi un nouveau recueil de chansons Django.

“J’ai grandi dans les milieux du jazz manouche, dominés par des essaims de guitaristes – ce n’est pas toujours facile de s’intégrer en tant que chanteur ! Le microcosme me fascinait et moi aussi je voulais participer au répertoire de Django… Je ne voyais qu’une seule option : il fallait que j’écrive mes propres textes, raconter mes propres histoires, réinventer sa musique à mon image.” nous confie-t-elle. À travers des paroles en anglais, français, roumain et rromanes (langue tsigane), Tatiana se raconte en paroles anglaises, françaises, roumaines et même tsiganes.

Et dans le long-métrage Swing Rendez-Vous de Gerome Barry, Tatiana Eva-Marie fait une apparition remarquée car un vieux standard de jazz lance l’intrigue du film. “J’ai adoré l’idée de mélanger réalité et fiction. On a tourné dans les lieux que je fréquente, dans mon appartement, avec ma garde-robe, avec mes amis musiciens qui jouent leurs propres rôles, avec de la musique originale interprétée en direct. Et puis je devais entrer dans la peau d’un personnage qui n’est pas tout à fait moi, mais plutôt un double de moi-même avec mes traits de caractère grossis, sublimés, pervertis… j’ai dû faire un grand effort de détachement pour avoir de l’humour et de la tendresse envers moi-même.” explique-t-elle au micro de Bulles de Culture.

Des tenues colorées et exotiques

Tatiana Eva-Marie image musique
Tatiana Eva-Marie © Rachel Zeller

Autre élément important dans la carrière de Tatiana Eva-Marie : les tenues. On sent que ce qu’elle porte, c’est elle. “Je déteste le fonctionnel dénué de beauté. Je n’aime pas notre préoccupation omniprésente pour le confort. Je n’aime pas vivre dans un monde en nuances de gris. J’aime les arabesques, les couleurs, l’exotisme, et toutes les choses dont l’esthétique est au service du sacré. Je préfèrerais vivre dans les années 2000 comme se l’imaginaient les générations passées. Je nous trouve fades.”

C’est l’artiste elle-même qui s’habille, qui tente de dénicher ses vêtements durant ses heures dans des fripes. C’est une vraie passion et elle avoue que son appartement ressemble au grenier d’un théâtre. “J’ai des robes qui ont plus de cent ans qui tombent en miettes, des tissus que j’ai ramenés de mes périples autour du monde, j’ai aussi récupéré toutes les vieilleries que ma famille voulait jeter à la poubelle. J’ai un petit côté archéologue. Mais il n’y a pas que le désuet qui m’intéresse! En ce moment, j’aime tout ce qui est néon, et ça revient à la mode. Et quand je pars en tournée et que je chante dans une ville différente tous les soirs, c’est la robe portefeuille qui me sauve la vie.”

Influencée par La Nouvelle Orléans

Tatiana Eva-Marie image musique
Tatiana Eva-Marie © Rachel Zeller

Tatiana Eva-Marie dit aimer la scène parisienne des années 20 et la culture musicale de la région de la Nouvelle Orléans. Mais qu’est-ce que Paris et la Nouvelle Orléans ont en commun pour elle ? “Ce sont des villes de fête et de bohème, des échappatoires à la réalité, des entonnoirs, des limbes… des villes qu’on a fantasmées dans tous les sens pendant tellement longtemps, qu’elles ont acquis une identité mythique. Contrairement à New York, qui est une ville qui n’existe pas, Paris et la Nouvelle Orléans ont réussi à survivre à leur mythification pour exister sur plusieurs niveaux – le touristique, le quotidien, le romanesque – et elles nous invitent à naviguer entre ces niveaux sans se perdre.”

Elle en parle si bien, et elle a raison : voici deux villes qu’on peut aimer vraiment, malgré leurs efforts pour nous séduire.

Ces deux villes devraient étendre leur influence jusqu’à la scène où Tatiana Eva-Marie sera bientôt. Le 9 mars 2023, son hommage à Django Reinhardt sera proposé à l’Espace Michel-Simon (Noisy-le-Grand), avant une collaboration avec son ami violoniste Daniel Garlitsky au Bal Blomet à Paris, lieu mythique des Années Folles, le 18 mars.

En savoir plus :

Luigi Lattuca
Follow me

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.