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FORTUNINO ou les démons de Verdi par Sophie Chevalier image affiche Théâtre Le Funambule Montmartre

Critique / “Fortunino ou les démons de Verdi” de Sabine Roy : une pièce haute en couleurs

Dernière mise à jour : avril 10th, 2020 at 06:18 pm

Fortunino ou les démons de Verdi de Sabine Roy, dans une mise en scène de Sophie Chevalier, se donne actuellement au Théâtre Funambule Montmartre. L’avis et la critique théâtre de Bulles de Culture sur cette pièce.

Synopsis :

Le jeune compositeur Fortunino (Damien Boisseau) se morfond dans une peine et des angoisses existentielles qui le paralysent. Deux corneilles (Mathilde Bernard et Anne Levallois) ne cessent de le tourmenter et de le ronger. Il reçoit la visite d’un homme, l’Associé (Sébastien Fouillade), qui trouve par le biais d’un Pacte à signer le moyen de redonner à Fortunino le goût de la composition. Ce Pacte sera-t-il un exécutoire ou un objet du mal ?

Fortunino ou les démons de Verdi : une pièce fantasque et curieuse

FORTUNINO ou les démons de Verdi par Sophie Chevalier image 3
© D.R.

Un vent de fraîcheur souffle sur la scène parisienne avec l’heureuse pièce de Sabine RoyFortunino ou les démons de Verdi, qui a élu domicile au théâtre Le Funambule Montmartre. Une adaptation très libre de la vie de l’immense compositeur italien Giuseppe Verdi pleine d’énergie, d’intelligence et d’originalité. La pièce aborde une thématique intéressante de prime abord, celle du tourment intérieur qui encombre l’esprit et rend infécond le travail artistique. Fortunino se meurt, incapable de faire taire ses démons nourris par la présence scénique de deux corneilles, interprétées par deux comédiennes excellentes et dont le croassement maléfique s’avère plus vrai que nature.

Sabine Roy a ensuite choisi d’introduire un personnage-clé, l’Associé, tout à la fois onirique et bien réel, qui ouvre la voie du retour à la composition pour le jeune Giuseppe Verdi. Une entité salvatrice qui apprend à Verdi à dompter ses corneilles en lui proposant de coucher ses tracas sur le papier par le biais de l’écriture fiévreuse de notes de musique plutôt que par la rumination. C’est le début d’une longue création d’œuvres tout aussi incroyables les unes que les autres qui laissent éclater tout le génie du compositeur et subliment la noirceur de ces figures malfaisantes. Au gré de la pièce Fortunino ou les démons de Verdi, le spectateur se retrouve ainsi plongé dans l’univers de Verdi et apprécie de voir ce monument de la musique présenté d’une manière aussi inventive.

Un travail harmonieux

FORTUNINO ou les démons de Verdi par Sophie Chevalier image 1
© D.R.

La mise en scène de Sophie Chevalier est très dynamique, la valse des personnages est orchestrée avec goût et talent. Les comédiens campent leur rôle avec finesse et ce ballet décalé prend vie sur scène pour enchanter les spectateurs. Se dégage ainsi de Fortunino ou les démons de Verdi une parfaite harmonie. Mention spéciale aux deux “corneilles”, Mathilde Bernard et Anne Levallois, qui portent de la première à la dernière minute la pièce.

Fortunino ou les démons de Verdi apparaît donc comme une pièce iconoclaste dont le non-conformisme est distillé avec justesse. A partir du canevas initial un peu excentrique, Sabine Roy propose une création d’une grande densité. Les “démons” de Giuseppe Verdi, tantôt présents dans sa tête, tantôt présents dans l’opéra, deviennent d’intelligents prétextes pour faire apprécier le talent du compositeur italien aux spectateurs.

Une réussite.

En savoir plus  :

Agathe M.

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