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ESQUIF - Surnatural Orchestra, Cirque Inextremiste et Cie Basinga image cirque et fanfare
© Surnatural Orchestra

[Critique] “Esquif” : Fanfare et fanfarons !

Dernière mise à jour : juin 19th, 2019 at 05:40 pm

Esquif, c’est un spectacle musical et circassien qui fait collaborer le Surnatural Orchestra, le Cirque Inextrémiste et la Compagnie Basinga. Présenté aux Scènes du Jura, le spectacle s’inscrivait dans le cadre du Festival Prise de CirQ’ de Dijon. L’avis et critique de Bulles de Culture sur ce spectacle jubilatoire.

Synopsis :

Ce ne sont pas moins de dix-huit musicien-ne-s qui forment une fanfare endiablée. Ils sont accompagnés de trois artistes circassien-ne-s aux idées saugrenues. Mélangez le tout et l’esquif sur lequel vous embarquez n’a pas fini de tanguer !

Esquif, un univers singulier

Nul doute n’est possible, et cela dès les premiers instants d’Esquif : le cirque emmène la fanfare dans son sillage, à moins que ce ne soit l’inverse. C’est en roulant chacun-e sur une bouteille de gaz vide que tous les musicien-ne-s entrent sur scène. Et puis chacun-e pose sa bouteille, et monte sur une large et longue planche appuyée contre une bouteille. La stupéfaction opère dès que l’orchestre se retrouve en équilibre sur cette planche.

Pourtant, Esquif ne s’appuie pas seulement sur un simple défi aux lois de l’équilibre. Il ajoute un grain de folie et beaucoup d’humour. Skieur qui entre sur scène poussé par un immense ventilateur qu’il a dans le dos, scènes burlesques, personnage-clown coincé en haut d’une planche, jeux de poursuite dans toute la salle… Esquif fait rire de bon cœur !

L’esthétique que le spectacle dessine est en outre particulièrement originale. Des planches et des bouteilles de gaz pour commencer, avec des jeux de contrepoids et des planches qui deviennent hélices. Puis des planches assemblées de part et d’autre, et avec une corde entre les structures. Tout se monte en musique et en rires. On se croirait dans un atelier de bricolage, sur une friche industrielle, avec un mélange pertinent de bois et de métal.

Une jolie fresque sur la solidarité

S’il est un mot d’ordre dans Esquif, c’est que le collectif doit l’emporter. L’union s’observe dans le spectacle : les jeux de contrepoids demandent unité et entraide ; la structure qui s’élève exige la participation de tous. D’ailleurs, quelle belle idée que celle d’aller chercher des bras dans le public pour incarner davantage encore cette solidarité nécessaire !

Le jeu de l’orchestre l’incarne également : la fanfare fait un seul corps, et vient gommer les individualités. Nulle vedette. L’énergie musicale d’Esquif tire sa force du nombre, de la cohésion, de l’harmonie d’ensemble. Ce qui rend le spectacle si jouissif, c’est bien ce groupe nombreux et uni sur scène.

Les numéros de cirque, comme le solo de funambule de Tatiana-Mosio Bongonga par exemple, sont liés à la cohésion du groupe et du public qui ont élevé et qui soutiennent la structure ; il faut encore la participation de chacun-e pour le démontage inverse. Chaque maillon trouve ainsi une place parfaitement indispensable dans les rouages mécaniques d’Esquif.

La solidarité comme maître mot jusqu’à la fin : la troupe invite à l’issue du spectacle le public à faire un don pour une association qui s’occupe de l’accueil des réfugiés, ceux-là mêmes qui sont rendus expulsables hors trêve hivernale dès lors qu’on leur refuse l’hospitalité. Ils ne sont pas si nombreux les spectacles drôles et engagés, qui font la part belle aux valeurs humanistes ; Esquif est du nombre de ceux-là et nous ne pouvons que vous recommander de monter à son bord !

En savoir plus :

Morgane P.

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