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[CRITIQUE] “It follows” (2014), alors ça suit ?!?

Dernière mise à jour : avril 5th, 2019 at 01:36 am

Il y a des films qui ne sont pas prévus pour une sortie en salles françaises. Et puis Cannes arrive et remet tout en cause… C’est ce qu’on souhaite à It follows qui a fait le buzz auprès du public cannois au dernier festival. Il serait alors dommage de le laisser dans les cartons plus longtemps tant il est le coup de cœur de l’année.
Vous sentez une teinte d’angoisse à l’idée d’être traqué quand vous lisez dans la rue « Souriez, vous êtes filmé » ? Vous allez avoir une crise cardiaque devant le dernier film de David Robert Mitchell, It Follows (2014). 

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 © D.R.

Synopsis :

En français « ça suit », le pitch est d’une simplicité décomplexante, ce qui rend l’oeuvre superbement efficace. Jay (Maika Monroe) est une adolescente de 19 ans dont le quotidien est rythmé par l’école, les garçons et les weekends au bord du lac. Un jour, elle couche avec un inconnu qui lui refile lors du rapport sexuel une malédiction. Quelque chose de démoniaque la suivra partout où elle va. Peu importe où elle se trouve, « Ça » marchera toujours d’un pas tranquille vers elle. Il n’y a que deux choix possibles : soit elle se fait rattraper, dans ce cas Jay meure et la malédiction remonte à celui qui l’a transmise ; soit elle couche avec une autre personne pour la lui transférer.

Sans débauche de moyens, on ne peut qu’être qu’admiratif du travail effectué sur le scénario : l’objectif du protagoniste est clair, les arcs narratifs sont rythmés, les personnages emportent l’empathie. Loin d’un Paranormal Activity sans véritable assise qualitative, It follows revient à un cinéma de genre façon David Lynch qui n’appelle pas à la simplicité pour faire sursauter le spectateur. En effet, pas de morts vivants qui surgissent subitement, il est filmé une angoisse existentielle qui s’étend sur la longueur. La malédiction marche lentement. On la voit venir de loin. Aussi, la peur n’est pas soudaine mais grandit à mesure que l’on voit le « ça » s’approcher de Jay.

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 © D.R.

La musique de It follows a un rôle prépondérant dans cette ambiance. Très électrique et assourdissante, elle installe le malaise. De même, les lumières et les décors donnent l’impression que les protagonistes évoluent dans une ville fantôme. On ajoute une façon de tourner très originale avec des cadres soignés et des ralentis inédits en matière de film d’horreur.

Enfin, la thématique de la transmission de la malédiction via le rapport sexuel laisse penser à une allégorie du SIDA. Mais loin du message habituel de prévention, il y a dans le récit de It follows cette volonté de sacrifices et d’amours : couchons ensemble, donne-moi ta malédiction car je t’aime.

Une très belle surprise pour cette œuvre qui rentre dans le palmarès des meilleurs films de l’année.

Antoine Corte

 

En savoir plus :

  • Date de sortie France : 4/02/2015
  • Distribution France : Metropolitan FilmExport

 

Antoine Corte

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