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OLIVIERMARCHAL-SECTION ZERO
© Philippe Mazzoni Canal+

[INTERVIEW] Rencontre avec Olivier Marchal (“Section Zéro”)

Dernière mise à jour : juillet 3rd, 2019 at 01:13 am

OLIVIERMARCHAL-SECTION ZERO
© Philippe Mazzoni
Canal+

 

Invité à une soirée softball et paintball par la chaîne de télévision Canal+ et l’agence de publicité NoSite, Bulles de Culture a eu la chance de découvrir le pilote de Section Zéro en conditions presque réelles. Présent ce soir-là, Olivier Marchal, co-créateur de cette série d’anticipation française ambitieuse, a accepté de se prêter au jeu des questions/réponses.

Synopsis :

En Europe, dans un futur proche, les États endettés ont renoncé à leur souveraineté au profit de multinationales, immenses agrégats économiques ultra-puissants. Parmi ces nouvelles « sociétés titans », Prométhée, dirigée par le dangereux Henry Munro (Pascal Greggory). Face à cette entité, l’ancien policier, Sirius Becker (Ola Rapace), va entrer en résistance et diriger un groupe d’élite, la Section Zéro…


Avec Mad Max (1979) comme source d’inspiration, avec la vision pessimiste de l’avenir européen comme trame et avec l’écriture d’une série d’anticipation comme challenge, Olivier Marchal a visé haut et fort dès le début pour la saison 1 de Section Zéro et ce pour notre plus grand plaisir de sériephiles.

Retours avec lui sur quelques-uns de ses choix.

Mad Max, le premier,
m’avait énormément frappé.”
— Olivier Marchal

 

Pourquoi une série d’anticipation ?

L’anticipation, ça m’a permis d’aller encore plus loin dans la violence et dans ce que j’imagine le monde va devenir dans une quinzaine d’années. C’est de l’anticipation à titre personnel. Ce sont des flics contre des milices privées au service d’un ordre étatique dictatorial. C’est un groupe de flics qui va résister à tout ça et essayer de remettre en place un semblant de démocratie.

Et c’est de l’anticipation car on n’avait pas les moyens de faire de la science-fiction, ça aurait fait toc. On est dans un monde en régression. Vous verrez, dès le premier épisode, c’est vraiment la zone complète.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

J’avais 20 ans quand Mad Max, le premier, est sorti en 1980 [NDLR : année de sortie du film en France]. Il m’avait énormément frappé car c’était très anxiogène. J’ai voulu faire un petit hommage à Mad Max mais avec des moyens… Nous avons quand même eu 16 millions d’euros pour la série, ce qui est assez colossal pour une série française. C’est le plus gros budget de création française. On a tout tourné en Bulgarie pour des raisons économiques. Vous verrez, il y a une ambiance très particulière. Moi, je suis très content du résultat. C’est très dark et très violent.

“C’est une série chorale.”
— Olivier Marchal

Pourquoi Section Zéro ?

Parce que c’est une section qui n’existe pas. C’est Tchéky Karyo, un ancien flic, qui va recruter le personnage principal qui est joué par Ola Rapace, un acteur suédois. C’est la Section Zéro car elle n’a aucune existence légale.

Quel est l’univers de la série ?

Il y a une Ville Haute où sont retranchés tous les riches et une Ville Basse où se trouve la population “normale” avec les flics qui vivent là. Et il y a un quartier où vivent vraiment les déshérités, le quartier des Déviants. Là, c’est la zone où sont reléguée tous les laissés-pour-compte. Il y a des enfants tueurs qui y font régner la terreur, une bande de bikers qui s’appellent Les Régulateurs… Il y a plein de personnages, c’est une série assez chorale. Il n’y a pas vraiment de rôle principal si ce n’est le personnage emblématique de Sirius.

“C’est difficile de trouver
un acteur français de 40 ans
qui soit physique.”
— Olivier Marchal

Comment s’est passée l’étape de l’écriture ?

Je me suis laissé porter par l’écriture. On a mis 3 ans à écrire cette série. J’ai d’abord eu l’idée du titre. Je voulais d’abord raconter l’histoire de flics qui voulaient faire régner la justice à leur façon, en dehors de leur travail. Après j’ai eu un peu peur que ça fasse trop réactionnaire et que ce soit un peu taxé de facho. Donc on a transposé tout ça avec mes co-auteurs dans un monde situé 15 ans après. Après on s’est vraiment laissé porter par l’écriture. Quand je démarre, je me laisse porter par les personnages, par les scènes… Comme pour Braquo, je me suit dit que cela finirait mal.

On les a écrit à plusieurs mais après j’ai adapté et dialogué tous les épisodes et j’en ai réalisé sept sur les huit.

Comment s’est passé le casting ?

Pour Sirius, on a pensé à 1 ou 2 acteurs français mais le problème est que c’est difficile de trouver un acteur français de 40 ans qui soit physique, qui soit bon, qui soit beau et surtout physique. Donc on est allé cherché Ola Rapace qui est un acteur suédois génial. Après j’ai un peu ma famille d’acteurs : il y a Catherine Marchal, Francis Renaud, Gérald Laroche qui ont joué dans tous mes films. Il y a aussi des acteurs bulgares qui sont géniaux. Cela fait de Section Zéro une série européenne. On est dans une ville européenne mais on ne sait pas où. On suppose évidemment que cela se passe au centre des pays de l’Est  mais on n’a ciblé ni Paris, ni Lyon ni Bruxelles. On est dans une espèce de no man’s land très particulier. La Bulgarie pour ça, c’est génial, les décors y sont géniaux.

Propos recueillis au site de paintball intérieur Urbapaint (Beauchamp, France) le 31 mars 2016.

 

 

En savoir plus :

  • Section Zéro saison 1 est diffusé sur Canal+ depuis le 4 avril 2016 à 20h55 et est disponible dans son intégralité sur Canal+ A la demande
Jean-Christophe Nurbel

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