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© Pyramide Distribution

Critique / “Temps mort” (2023) d’Eve Duchemin

Temps mort est la première fiction de la réalisatrice Eve Duchemin. Sur les écrans depuis le 3 mai 2023, le film suit le parcours de trois détenus en permission pour 48 heures. La critique et l’avis de Bulles de Culture. 

Synopsis :

Pour la première fois depuis longtemps, trois détenus se voient accorder une permission d’un week-end. 48h pour atterrir. 48h pour renouer avec leurs proches. 48h pour tenter de rattraper le temps perdu.

Temps mort : une œuvre composite en trois parties

Quelques semaines après Je verrai toujours vos visages sur la justice restaurative, Temps mort s’intéresse sous un tout autre angle à la problématique de la réhabilitation des détenus. La réalisatrice, Ève Duchemin, livre son premier long métrage de fiction après avoir longtemps étudié les enjeux autour de la privation de liberté, notamment à travers un précédent documentaire « En bataille, portrait d’une directrice de prison ».

Temps mort dresse le portrait de trois détenus, qui après plusieurs années parqués dans leurs cellules, retrouvent temporairement le goût de la liberté à travers une permission de 48 heures. L’histoire ne s’appesantit pas sur le passé de ces trois hommes, notamment sur les raisons qui les ont conduits en prison. Ève Duchemin s’attache au contraire à montrer l’instant présent et aux fêlures causés par le passé. Leurs difficultés sont certes différentes (maladie psychiatrie pour l’un, liens familiaux rompus pour les deux autres…).

Cependant, les trois personnages portent les stigmates communs d’un emprisonnement mental que l’ouverture des portes de la prison n’arrive pas à effacer. La réalisatrice fait le choix de séparer narrativement les trois histoires, sans aucune connexion entre elles hormis leur résidence carcérale.

Si ce scénario découpé est efficace pour mettre en avant les enjeux de chaque personnage, cette construction désolidarise l’unicité d’une œuvre dont l’intérêt des péripéties est inégal. Les trois comédiens sont à l’image de cette désunion : Karim Leklou et Issaka Sawadogo sont d’une belle intensité dans leur interprétation. En revanche, le jeu du jeune rappeur Jarod Cousyns, reconverti en comédien, est nettement sous la performance de ses aînés.

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Notre avis ?

La réalisatrice étudie minutieusement la problématique de la réinsertion, à travers trois parcours fictionnels de détenus en permission. Le film n’arrive cependant pas créer une communion entre les histoires, créant une narration d’efficacité inégale.

En savoir plus :

Antoine Corte

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