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Copyright Les Films du Losange

Critique / “Sur l’Adamant” (2023) de Nicolas Philibert

Sur l’Adamant est le nouveau documentaire de Nicolas Philibert. Le réalisateur d’Être et avoir suit le quotidien d’un centre d’accueil psychiatrique de jour. Le film est dans les salles depuis le 19 avril 2023. La critique et l’avis de Bulles de Culture. 

Synopsis :

L’Adamant est un Centre de Jour unique en son genre : c’est un bâtiment flottant. Édifié sur la Seine, en plein cœur de Paris, il accueille des adultes souffrant de troubles psychiques, leur offrant un cadre de soins qui les structure dans le temps et l’espace, les aide à renouer avec le monde, à retrouver un peu d’élan. L’équipe qui l’anime est de celles qui tentent de résister autant qu’elles peuvent au délabrement et à la déshumanisation de la psychiatrie. Ce film nous invite à monter à son bord pour aller à la rencontre des patients et soignants qui en inventent jour après jour le quotidien.

Sur l’Adamant : première œuvre d’une trilogie

Deux décennies après le succès d’Être et avoir, le célèbre documentariste commence avec Sur l’Adamant une étude sur l’univers psychiatrique en France. Le film est annoncé comme la première œuvre d’une trilogie à venir sur le sujet.

Nicolas Philibert s’immisce ainsi dans le quotidien d’un hôpital de jour situé sur une péniche parisienne accostée aux berges de la Seine. Ce lieu alternatif à l’enfermement asilaire accueille des patients atteints de troubles psychiques dans un endroit propice au bien-être et à l’épanouissement.

Le long métrage remporte le 25 février dernier l’Ours d’or du meilleur film à la Berlinale. Le prix suprême est remis par la présidente du jury, la comédienne Kristen Steward, qui déclare lors de la cérémonie de clôture que le film est rien de moins qu’une « preuve cinématographique de la nécessité vitale de l’expression humaine, et c’est magistralement réalisé ».

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La capacité pour notre société à intégrer l’ensemble de ses individus, dont les plus faibles

Toutes les semaines, une réunion d’étape regroupant encadrants et patients est organisées. Les participants déterminent tous ensemble l’ordre du jour, majoritairement consacré à l’organisation des ateliers mis en place par la structure. Lors d’une rencontre autour du dessin, les patients effectuent des croquis qu’ils exposent ensuite à l’assistance. Dans les salons de la péniche, il y a Said qui fait de la couture, Nadia qui évoque sa naturalisation récente ou François qui parle des bienfaits de son traitement pour enlever les voix de sa tête. Chaque semaine, la trésorerie de l’Adamant est établie par les patients avec l’aide des animateurs.

Le film de Nicolas Philibert est libre. Sans aucune considération politique, ni aucun jugement, le réalisateur pose sa caméra en observateur avec le souci de la neutralité documentaire. Il laisse donc aux spectateurs le soin de l’analyse et de la réflexion. Mais, ce processus observatoire est néanmoins de façade. Derrière la mise en avant de ce centre ouvert, Nicolas Philibert s’intéresse surtout à la capacité pour notre société à intégrer l’ensemble de ses individus, dont les plus faibles, sans aucun jugement de valeur. Il n’y a pas de malades d’un côté, et de personnes saines de l’autre.

Notre avis ?

Sur l’Adamant est une œuvre humaniste prônant le partage et l’écoute. Elle possède également une dimension poétique à travers certains portraits emblématiques, comme celui de Frédéric, dessinateur, musicien et fan de Van Gogh.

En savoir plus :

Antoine Corte

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