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Critique / “L’Etreinte” (2020) : le retour d’Emmanuelle Béart

Dernière mise à jour : mai 17th, 2021 at 10:02 pm

L’Etreinte de Ludovic Bergery sort dans les salles de cinéma le 19 mai 2021. Le film, en compétition officielle au Festival du Film Francophone d’Angoulême 2020,  signe le grand retour de l’actrice Emmanuelle Béart dans un rôle principal sur grand écran. La critique et l’avis de Bulles de Culture sur ce long métrage.

Synopsis :

Margaux (Emmanuelle Béart) a perdu son mari et commence une nouvelle vie. Elle s’installe chez sa sœur et s’inscrit à l’université pour reprendre des études de littérature. Mais rapidement, elle ressent le besoin d’autres émotions. Elle part en quête d’amour, au risque de s’y perdre…

L’Etreinte,deuil comme point de départ d’une nouvelle vie

L’Etreinte, un geste fort, sensuel, passionné dont on a tous besoin. C’est pourtant ce qu’il manque cruellement à Margaux qui, après la mort de son mari, doit apprendre à se reconstruire à plus de 50 ans. Le film est un portrait d’un personnage pugnace dressé par Ludovic Bergery, dont c’est le premier film. La tragédie du deuil est ici traitée, non comme la fin d’un cycle, mais comme un point de départ pour une nouvelle vie.

Dans la relation aux autres, le réalisateur tient à souligner que l’âge n’atteint pas le nombre des années. Emmanuelle Béart campe une femme détruite, sans repère qui doit émotionnellement se reconstruire à la mort de son mari. A plus de 50 ans, la protagoniste doit réapprendre à assumer ce qu’elle est : son corps, son âge, ses incertitudes. Elle a la peur intrinsèque du rejet et doit surtout renouer avec le sentiment amoureux.

L'étreinte photo film critique avis
© Moby Dick Film

Le symbole est fort puisque le scénario renvoie Margaux directement à ses jeunes années étudiantes lorsqu’elle décide de reprendre le chemin de la faculté. Mais le film souligne la présence d’un écart générationnel important. Les codes ne sont plus ceux qu’elle a connu autrefois, à commencer par les relations amoureuses et sexuelles. Celle qui n’a pas eu de rapports depuis la mort de son mari se voit confronter à la violence des plans d’un soir après de brèves échanges sur les applications.

L’Etreinte a pour principal atout une Emmanuelle Béart pudique qui, comme le personnage qu’elle interprète, fait table rase de son passé de comédienne avertie pour se dévoiler devant la caméra intime de Ludovic Bergery comme si c’était la première fois. Le premier film du jeune réalisateur s’inscrit comme un symbole de reconstruction possible. A l’inverse d’un Woody Allen qui met en avant la détresse psychologique de ces femmes cinquantenaires dans Blue Jasmine, Ludovic Bergery fait preuve d’optimisme en évoquant la renaissance et la valorisation de soi.

En savoir plus :

Antoine Corte

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