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Les Repentis photo film 2023 1
Epicentre Films

Critique / “Les Repentis ” (2022) d’Icíar Bollaín

Après une sortie salle en novembre 2022, Les Repentis d’Icíar Bollaín est disponible en vidéo/ DVD chez Epicentre Films. Le film espagnole raconte l’histoire réelle de Maixabel Lasa, la veuve de Juan Maria Jauregui, un homme politique assassiné par l’organisation terroriste ETA en 2000. La critique et l’avis sur le film. 

Synopsis :

En 2000, un homme politique est assassiné par des membres de l’ETA. Onze ans plus tard, Maixabel Lasa (Blanca Portillo), la veuve du défunt, est prête à entrer en dialogue avec l’assassin dans un processus de paix au profit de la société civile

Les Repentis : processus de paix et de tentative de réconciliation

Autour de l’histoire vraie de Maixabel Lasa qui a rencontré les assassins de son mari en 2011, Icíar Bollaín se penche sur le processus de paix et de tentative de réconciliation depuis la fin des attaques terroristes en Espagne. Alors que le film débute sous la tension d’un thriller politique, la suite développe une narration avec une tonalité égale où rigueur de la mise en scène rime avec pudeur des histoires intimes des différentes victimes.

En un judicieux montage parallèle, le récit de la veuve dialogue avec celui de l’assassin devenu repenti, dans une même volonté de connaître l’histoire et le cheminement de chacun et chacune face au drame qui les lie.

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la force d’interprétation de Blanca Portillo et Luis Tosar

Pour incarner de tels personnages qui ne peuvent souffrir de la moindre ambiguïté manichéiste, il fallait toute la force d’interprétation de Blanca Portillo et Luis Tosar aussi subtils dans l’expression de leurs combats intérieurs que magnétiques dans leurs confrontations.

Luis Tosar change ainsi d’une scène à l’autre en fonction des personnages auxquels il est confronté, du tout au tout dans l’expression de son visage, du prisonnier reclus incapable de se réintégrer dans une société qui le renie qu’il s’agisse des membres de l’ETA qui le considère comme un traître ou du reste de la société pour laquelle il reste un criminel à perpétuité.

Quant à Blanca Portillo, elle incarne parfaitement et avec une merveilleuse dignité cette femme forte qui dépasse les horreurs de l’histoire pour construire une nouvelle société dans la cohésion à l’image de la poignante protagoniste de La Voix d’Aïda (Quo vadis, Aida ? 2020) de Jasmila Žbanić qui se démenait autant à sauver sa propre famille dans une course folle qu’à contribuer à reconstruire une société où cohabitent au présent victimes et bourreaux d’hier.

Notre avis ?

Tout en s’ancrant dans la réalité locale des crimes de l’ETA et du GAL, Icíar Bollaín développe ses problématiques parmi lesquelles on retrouve en écho la réalité colombienne et de son processus « vérité et conciliation » dont le film documentaire Del otro lado (2022) d’Iván Guarnizo traite pleinement, avec le dialogue entre un ancien bourreau et les enfants de sa victime.

De son côté, Icíar Bollaín questionne le politique, du local à l’universel, sans rien perdre de la pertinence de son propos autour de personnages dont l’humanité dans toute sa complexité constitue le terreau inépuisable de ses récits.

Cet article vous est proposé par le chroniqueur Cédric Lépine.

En savoir plus :

  • Disponible en DVD/Blu-ray chez Epicentre Films depuis avril 2023

Bonus DVD :
Entretien avec Icíar Bollaín
Bande-annonce
Diaporama
Bio-filmographie de Icíar Bollaín

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