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Le Teckel Affiche

[CRITIQUE] #Deauville2016 : « Le Teckel » (2016) de Todd Solondz

Dernière mise à jour : avril 4th, 2020 at 04:46 pm

Le Teckel (Wiener-Dog) de Todd Solondz, avec notamment Julie Delpy, est présenté en compétition du 42ème Festival du Cinéma Américain de Deauville. L’avis de Bulles de Culture sur cette œuvre à l’univers marqué. 

Synopsis :

Le portrait d’un teckel et de tous ceux auxquels il apporte un bref instant de bonheur au cours de son voyage.

Le Teckel, une comédie triste

 

Le Teckel photo
© ARP Selection

 

Le réalisateur Todd Solondz déclare au moment de la présentation du film Le Teckel à Deauville : “Je fais des comédies tristes. Si vous voulez rire, c’est ok, mais si vous ne voulez pas rire, c’est ok aussi…”.

Cette phrase résume assez bien l’univers d’un film bien particulier, pour un réalisateur qui a résolument trouvé sa patte singulière dans le milieu du cinéma américain indépendant.

Le Teckel suit le parcours de plusieurs personnages qui posséderont tour à tour le petit chien, qui est le fil conducteur du film. L’oeuvre commence très fort sur l’histoire d’une famille bourgeoise qui achète un chien pour aider le jeune fils de la famille d’oublier le cancer dont il est atteint.

Todd Solondz s’amuse à jouer de manière subtile sur plusieurs registres. On est à tout moment sur la corde sensible du rire aux larmes. On peut prendre l’exemple du long dialogue dans la voiture entre le jeune et sa mère, jouée par Julie Delpy, où celle-ci essaye d’expliquer à son enfant ce qu’est la mort en faisant des parallèles entre l’euthanasie du teckel et le cancer de son jeune maitre.

Il y aura des instants d’humour, noir, voir très noir même. Aucune caste sociale ne sera épargnée entre la vieille aigrie, le chien appelé “Mohammed” soi-disant violeur de caniches et d’écureuils ou les mexicains paumés.

Des plans marquants

 

Le Teckel photo
© ARP Selection

 

Le Teckel propose également plusieurs plans marquants. Tout d’abord, la scène d’ouverture où on voit le jeune malade allongé sur l’herbe immobile laisse penser à l’affiche de Boyhood (2014) de Richard Linklater. Ensuite, le film propose également un travelling “de caniveau” dans lequel le réalisateur film une trainée d’excréments laissés par le chien après une diarrhées. Enfin, Todd Solondz offre une séquence interlude mémorable dans lequel son teckel marche devant des images d’arrière plan grotesques.

On pourra reprocher au réalisateur de ne pas apporter à chaque histoire autant d’intensité. On préférera nettement la première partie avec Julie Delpy et la dernière avec une petite vieille, jouée par Ellen Burstyn. Plus ennuyeuse, les moments avec Danny DeVito rappellent cependant les ambiances des films de Woody Allen, dont le réalisateur emprunte plusieurs codes.

Il est également dommage qu’au fil du film le parcours du teckel s’estompe pour ne devenir qu’un fil conducteur, là où la première partie de l’histoire est véritable centrée sur le chien.

Le Teckel est donc un film à l’univers maitrisé qui permet de découvrir un réalisateur avec un fond artistique très fort.

 

 

 

En savoir plus :

  • Date de sortie France : 19/10/2016
  • Distribution France : ARP Sélection
Antoine Corte

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