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[CRITIQUE] “La Vie devant elles” saison 1

Dernière mise à jour : mai 29th, 2019 at 10:36 am

Après Ceux de 14 en 2014, le festival Séries Mania confirme l’intérêt de France 3 pour la série historique. Après les tranchées de la Première Guerre Mondiale, place à la désindustrialisation d’une région au milieu des 70 avec La Vie devant elles saison 1 de Dan Franck (Carlos, Résistance) et  Stéphane Osmont. Notre avis sur la série qui a remporté le Prix du jury de la presse internationale de la Meilleure série française au festival Séries Mania.

Synopsis :

Un coup de grisou déchire la quiétude de la ville de Chambries, située dans le nord de la France. L’accident a enfoui trois hommes. Que faisaient-ils dans cette galerie condamnée ? Avant même de penser à leur chagrin, trois jeunes filles, Alma (Stéphane Caillard), Solana (Alma Jodorowsky) et Caroline (Lilly-Fleur Pointeaux) vont devoir défendre l’honneur de leurs pères.

La Vie devant elles saison 1 :
Trois destins de femmes

La Vie devant elles saison 1 - image 1
© Groupe France Télévisions France 3

Série de 6 épisodes de 52 minutes, La Vie devant elles saison 1 envoie le spectateur en 1975, dans le Nord de la France, aux côtés de trois lycéennes, filles de mineurs, qui vont grandir sur fond de désindustrialisation et d’évolution des mœurs. Le tout est accompagné d’un générique de début à l’image vintage et à la musique rock’n’roll de Stéphane Zidi et Laurent Sauvagnac — notamment auteurs de la musique du générique de la série Engrenages.

Un grave accident va précipiter le destin de ces trois jeunes filles et bouleverser leurs vies. Privées de leurs pères dont elles étaient très proches – métaphore du schéma patriarcal de la famille française de l’époque -, elles vont être amenées à entrer dans l’âge adulte par elles-mêmes. La série se situe après les Trente Glorieuses, dans les années où les femmes commencent à s’émanciper — d’où la possibilité pour la mère d’Alma, Valérie (Claire Nebout), de quitter son foyer pour vivre avec un autre homme — et à accéder à la modernité.

Bien que rappelant le film de Claude Berri, Germinal (1993), par son sujet, la réalisation de Gabriel Aghion (Pédale douce, Pédale dure) pour La Vie devant elles saison 1 est plus dans l’émotion que dans l’action. Le réalisateur s’est notamment inspiré d’un documentaire de l’INA sur la catastrophe de Liévin en 1974 pour le début du deuxième épisode (cf. vidéo ci-dessus), où la caméra nous place au plus près des familles, dans l’attente puis dans le soulagement ou la douleur.

Joli travail de reconstitution sur les costumes, l’intérieur des maisons — dont les magnifiques papiers peints —, les véhicules, les vêtements… Dommage que la même attention n’a pas été faite sur la façon de parler des personnages — attention quasi inexistante dans les séries non comiques françaises au contraire de celles anglo-saxonnes (voir, par exemple, la récente série historique Peaky Blinders).

Insouciance et fin d’une époque

La Vie devant elles saison 1 - image 2
© Groupe France Télévisions France 3

La première saison de la série télé La Vie devant elles joue du contraste entre l’insouciance et la légèreté de ces jeunes filles et le milieu très “noir” des mines dans lequel elles évoluent — mais ce milieu devraient s’élargir quand elles quitteront le lycée —. Elle ambitionne de suivre les traces de l’excellente série Un Village français et de raconter la fin d’une époque — notamment du plein-emploi — et le début d’une autre. Ce sera donc l’audience qui décidera de la suite à donner à l’histoire de ces trois jeunes filles.

Au vu des deux premiers épisodes projetés au festival Séries Mania, La Vie devant elles s’annonce comme une classique série à partager en famille,  avec une petite once de mystère — et probablement de flashback — autour des raisons ayant conduit à l’accident ayant fait basculer les destins d’Alma, Solana et Caroline.

 

 

En savoir plus :

Jean-Christophe Nurbel

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