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Creative control affiche

[CRITIQUE] “Creative Control” (2015) de Benjamin Dickinson

Dernière mise à jour : décembre 18th, 2016 at 11:52 pm

A l’heure de l’hyper-connectivité permanente et du tout numérique, rares sont les longs-métrages à utiliser la science-fiction comme une réelle critique de la société dans la quelle nous vivons. A l’instar de la série télé Black Mirror, Creative Control de Benjamin Dickinson est un petit ovni, sympathique et malin, à défaut d’être révolutionnaire. Explications et critique. 

Synopsis :

New York, futur proche, David (Benjamin Dickinson), jeune cadre branché, prépare le lancement de lunettes révolutionnaires qui confondent réel et virtuel : la réalité augmentée. Mais lors de la phase test, tout commence à se brouiller entre sa vie publique, privée et imaginaire…

Creative Control à mi-chemin
entre Her et le cinéma d’Antonioni

 

Creative Control photo
© D.R.

 

Un des aspect fortement original du film de Benjamin Dickinson est qu’il traite de son environnement futuriste comme d’un monde tout à fait normal. Alors que le cinéma de science-fiction n’a de cesse de rappeler son aspect futuriste à coups de direction artistique appuyée, Creative Control nous surprend en prenant le total contre-pied, se rangeant de lui-même dans le sous-genre de l’anticipation en proposant un univers futuriste tangible et terriblement réaliste. Le parti-pris de faire un film en noir et blanc n’est d’ailleurs pas anodin…

Plus qu’un film sur le futur, on a l’impression de regarder un film venant du futur, une comédie aigre-douce sur les désillusions professionnelles et amoureuses des jeunes trentenaires que l’on a habitude de voir régulièrement au cinéma, mais cette fois transposé dans le monde qui sera le nôtre dans 15 ou 20 ans.

Creative Control est à imaginer comme un Her (2013) de Spike Jonze qui aurait été réalisé conjointement par Woody Allen et Antonioni dans un monde -pas si lointain- où les réseaux sociaux et la réalité augmentée deviendraient trop omniprésent. Élégant et impertinent, mais jamais transcendant.

Une critique pertinente
sur les dangers de l’hyper-connectivité

 

Creative Control photo
© D.R.

 

Comme toutes les bonnes œuvres d’anticipation, le métrage pose un regard plutôt malin sur le paradoxe sociétal du siècle: Alors que les moyens de communications n’ont jamais été aussi développés, l’humain n’a jamais été aussi seul. 
 Quand le héros délaisse peu à peu sa compagne pour plonger dans une vie sexuelle créée de toute pièce par une réalité artificielle, le film se pose alors la question de savoir si l’humain, malgré son envie croissante de liberté, ne serait pas devenu un esclave complet de la civilisation du XIXème siècle et de ses codes où la notion écrasante de réussite sociale et professionnelle a annihilé toutes les valeurs humaines.

Fable d’anticipation aussi drôle que philosophique, Creative Control est, malgré un rythme assez lent, un petit film à l’humour acide qui invite à la réflexion. Si le film en lui-même se laissera pas forcément un souvenir impérissable, les thématiques qu’ils explorent hanteront le spectateur longtemps après la fin de la protection…

 

 

En savoir plus :

  • Date de sortie France : 09/11/2016
  • Distribution France : Damned Distribution
Salvatore V.

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