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© Epicentre Films

Critique / “Comme une actrice” (2023) de Sébastien Bailly

Dernière mise à jour : avril 26th, 2023 at 12:38 pm

Avec Comme une actrice, Sébastien Bailly réalise un film fantastique avec Julie Gayet dans le rôle principal. Elle y interprète une comédienne vieillissante prête à tout pour reconquérir son mari (Benjamin Biolay). Le film est sorti dans les salles de cinéma depuis le 8 mars. La critique et l’avis de Bulles de Culture. 

Synopsis :

Anna (Julie Gayet), actrice proche de la cinquantaine, est quittée par son mari, Antoine (Benjamin Biolay), metteur en scène de théâtre. Prête à tout pour ne pas le perdre, elle va jusqu’à prendre l’apparence de la jeune femme avec laquelle il entretient une liaison. Mais ce double jeu pourrait se retourner contre elle…

Comme une actrice : Sébastien Bailly revisite l’élixir de jouvence

Pour son premier long métrage, Sébastien Bailly (dont, en 2018, trois des courts métrages avaient été distribué en salle au sein du programme Féminin plurielles) a souhaité se consacrer à l’invisibilisation des comédiennes à partir d’un certain âge.

Pour porter à l’écran ce message fort, il a fait appel à la comédienne Julie Gayet, connue pour ses multiples engagements en faveur des droits des femmes. À travers la dégénérescence physique de la protagoniste – à mesure qu’elle se transforme en une femme plus jeune -, le cinéaste oriente son récit vers un univers fantastique qui se mêle au fantasme.

Comme victime d’une addiction, Anna finit par ne plus pouvoir se passer de son élixir de jouvence, alors même que chaque gorgée la fragilise, tant physiquement que moralement. Cet argument au fort potentiel ne tient pourtant pas toutes ses promesses, faute d’être exploité pleinement.

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© Epicentre Films

L’écriture autour du double jeu, dans un premier temps intrigante, conduit la narration dans une impasse. L’ambiguïté sur laquelle s’achève le film, même si elle est assumée, pourra sonner comme l’aveu d’une impossibilité à mettre un point final à une histoire qui se sera perdue en cours de route. En raison de ces scories scénaristiques, les acteurs sont quelque peu livrés à eux-mêmes.

Ainsi, le jeu de Julie Gayet – dont le personnage oscille entre névrose et dépendance – ne convainc pas. Benjamin Biolay ne sort pas de son rôle habituel de dandy arrogant, davantage porté à blesser les femmes qu’à les encourager. Enfin, à l’instar de son personnage, Agathe Bonitzer ne parvient pas à exister suffisamment et demeure dans l’ombre des deux têtes d’affiche.

Notre avis ?

Comme une actrice utilise le fantastique pour dénoncer l’invisibilisation des actrices à partir d’un certain âge. Sur la base d’un concept solide, Sébastien Bailly se perd dans une histoire qui tourne en rond, avec des têtes d’affiche aux interprétations fades.

En savoir plus :

Antoine Corte

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