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Le Jeune Ahmed critique film avis cannes 2019
Affiche du film "Le Jeune Ahmed"

Critique Cannes 2019 / “Le Jeune Ahmed” (2019) de Jean-Pierre et Luc Dardenne

Dernière mise à jour : mai 21st, 2023 at 09:02 am

Le Jeune Ahmed concourt en compétition officielle au Festival de Cannes 2019. Le film des Frères Dardenne sort dans les salles de cinéma le 22 mai. Les réalisateurs auront-ils leur troisième palme d’or ? La critique et l’avis film de Bulles de Culture.

Synopsis :

En Belgique, aujourd’hui, le destin du Jeune Ahmed (Idir Ben Addi), 13 ans, est pris entre les idéaux de pureté de son imam et les appels de la vie.

Le Jeune Ahmed : l’appétence des Dardenne pour le portrait

Le processus créatif de Luc et Jean-Pierre Dardenne tourne depuis toujours autour de l’individu. Il y a 20 ans, les festivaliers de Cannes découvraient le portrait de Rosetta, une jeune fille, incarnée par Émilie Dequenne, qui menait une guerre sans relâche pour sa survie. Résultat concluant pour les réalisateurs repartis alors avec la Palme d’or. Ils reviendront ensuite de nombreuses fois sur la Croisette, toujours avec des portraits touchants et plein de vérité. On se souvient par exemple de Deux jours, une nuit Marion Cotillard incarnait une employée, tout juste licenciée par son entreprise, qui cherchait du soutien auprès de ses ex-collègues.

Le Jeune Ahmed s’inscrit donc dans cette mouvance portraitiste des cinéastes. On y suit un jeune musulman sur la voie de la déradicalisation. Au début du film, celui-ci ne souhaite plus toucher sa professeure de français, insulte sa mère et se bat avec sa sœur. Il va jusqu’à commettre un acte de violence qui le mène directement en centre de redressement. Grâce à son éducateur, et surtout à une jeune fille rencontrée là-bas, il va réapprendre la sociabilité.

Un récit trop contracté

Le Jeune Ahmed - Photo Idir Ben Addi critique avis film cannes 2019
Idir Ben Addi, Victoria Bluck dans le film “Le Jeune Ahmed” © Christine Plenus

Tous les ingrédients sont réunis ici pour faire un grand Dardenne. Pourtant, la sauce ne prend pas. Le destin de ce jeune Ahmed semble tellement tracé qu’on arrive à écrire le film dans notre tête avant même de voir la fin. Les réalisateurs n’arrivent pas à surprendre. On croit peu à l’histoire d’amour naissante entre Ahmed et sa compagnon de labeur, tant elle est conventionnelle.

Cette pauvreté dans la narration est cependant contrebalancée par des scènes touchantes. L’une d’elle évoque le premier baiser de l’adolescent. Petite madeleine de Proust pour certains, elle se déroule en plein milieu d’un champ à l’abri des regards adultes. Ahmed est alors terriblement gêné. Il se laisse embrasser, ouvre à peine la bouche puis se lève en signe de rejet. Pour autant, il est à ce moment-là dans une grande confusion, entre honte d’avoir embrassé une non musulmane et désir naissant pour la gente féminine.

Notre avis ?

Le Jeune Ahmed n’apporte aucune plus value à la filmographie des frères Dardenne qui restent dans leur zone de confort avec ce film. Cependant, l’œuvre comporte quelques moments plaisants, où les sentiments prennent le pas sur la construction dramatique.

En savoir plus :

Antoine Corte

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