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Frankie affiche film critique avis cannes 2019

[Critique Cannes 2019] “Frankie” (2018) d’Ira Sachs

Dernière mise à jour : août 30th, 2019 at 08:21 pm

Frankie a été présenté hier soir en compétition officielle du Festival de Cannes 2019. Le film d’Ira Sachs a permis la présence sur les marches d’Isabelle Huppert et de Jérémie Renier, acteurs principaux du film, venus soutenir le réalisateur. L’avis et la critique film de Bulles de Culture.  

Synopsis :

Frankie (Isabelle Huppert), célèbre actrice française, se sait gravement malade. Elle décide de passer ses dernières vacances entourée de ses proches, à Sintra au Portugal.

Frankie, une fresque familiale inaboutie

On connaît Ira Sachs en tant que réalisateur du quotidien. Dans la plupart de ses films, il aime à prendre comme angle de narration des destins anodins pour filmer de belles fresques cinématographiques. Le cinéaste est très attentif à la représentativité LGBT à travers notamment deux oeuvres majeures : Love is Strange et Keep the Light On. Le réalisateur remporte en 2016 le Grand Prix du Festival de Deauville avec Brooklyn Village, oeuvre touchante sur l’amitié compliquée entre deux jeunes voisins. Frankie est une nouvelle tentative de sonder l’humain à travers la thématique universelle de la mort. Pour mourir, la protagoniste souhaite réunir autour d’elle un certain nombre proches. Le long métrage prend alors la forme d’une véritable réunion de famille. Chaque protagoniste arrive au soutien de cette comédienne malade avec des problèmatiques. Chacun va donc assimiler le deuil à venir au regard de sa situation personnelle. On pense alors légèrement au pitch du film Les Petits Mouchoirs de Guillaume Canet. Peur de la mort, mais récits de vie, l’oeuvre n’est absolument pas larmoyante. 

Ira Sachs n’a jamais autant parlé de cinéma que dans Frankie. Il rend d’ailleurs hommage à des figures qui comptent pour lui, en citant notamment le réalisateur Noah Baumbach, dont il est très proche cinématographiquement, ou en faisant des références appuyées à Star Wars. On peut également lire dans les remerciements du générique le nom de François Ozon. 

Si le scénario est maladroit et inabouti, le long métrage tient son véritable attrait dans ses images magnifiques, en particulier son dernier, où en long plan séquence l’ensemble des protagonistes sont réunis en haut d’une colline. Le réalisateur prend également plaisir à filmer des paysages marins verdoyant avec un temps changeant. Parfois sous le soleil, parfois sous la pluie, le tournage semble s’être adapté avec brio à une météo capricieuse. 

Cependant, il est à regretter que le scénario ne soit pas à la hauteur d’une technique méritante. L’émotion ne transparait pas dans l’histoire de cette femme austère et froide, pas plus que dans les parcours annexes. Chaque personnage est traité trop rapidement, laissant un goût d’inaboutissement. Quelques moments permettent d’être en connexion avec les personnages d’Ira Sachs. Les discussions autour de l’héritage signe un beau moment de cinéma entre la vétérante Isabelle Huppert et son fils de cinéma, Jérémie Renier. Les deux évoquent le besoin d’exister après la mort dans un échange autour de la création d’un prix pour jeunes comédiens au nom de la future défunte. La comédienne Marisa Tomei, plus connue sous les traits de tante May dans l’actuelle saga Spiderman, donne beaucoup de sa sympathie à une oeuvre qui manque de but. Elle rayonne aux traits de son personnage amoureuse, prête pour une deuxième jeunesse. 

En savoir plus :

  • Date de sortie France : 28/08/2019
  • Distribution France : SBS Distribution
Antoine Corte

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