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Brooklyn Affairs affiche film cinéma
Affiche du film "Brooklyn Affairs"

Critique / “Brooklyn Affairs” (2019) d’Edward Norton

Dernière mise à jour : septembre 4th, 2023 at 11:26 am

19 ans après Au nom d’Anna, Edward Norton repasse derrière la caméra avec Brooklyn Affairs (Motherless Child). Également à l’écriture, en adaptant le roman Les Orphelins de Brooklyn de Jonathan Lethem, le réalisateur s’est entouré de grosses pointures d’Hollywood pour un petit bijou de film noir. L’avis et la critique film de Bulles de Culture.

Synopsis :

New York dans les années 50. Lionel Essrog (Edward Norton), un détective privé atteint du syndrome de Gilles de la Tourette enquête sur le meurtre de son ami et mentor Frank Minna (Bruce Willis). Pour cela, partant de quelques indices et surtout grâce à son esprit obsessionnel, il  va parcourir New York, des clubs de Jazz prisés au quartier chaud de Harlem. Ses découvertes ne tardent pas à révéler d’incroyables secrets sur la célèbre ville américaine…

Brooklyn Affairs : un scénario rafraîchissant

Brooklyn Affairs Photo film cinéma
Edward Norton dans le film “Brooklyn Affairs” © Warner Bros.

Pas étonnant qu’Edward Norton ait voulu, dès sa parution, adapter le livre Motherless Brooklyn au cinéma. Et même si cela lui a pris 20 ans, on est plutôt content que le réalisateur ait fini par y arriver.

En effet, dans l’effervescence de reboots, de prequels et autres sequels qui envahissent actuellement les salles obscures, sans systématiquement nous déplaire, il fait bon de retrouver un scénario fouillé dans la veine des films de malfrats à la Martin Scorsese. Brooklyn Affairs nous ramène ainsi aux films  dit “noirs” de l’époque, avec une enquête prenante et menant à des histoires de gros sous plutôt évidentes et racontées sous l’angle d’un récit personnel.

Et cela n’est pas très étonnant quand on voit le parcours d’Edward Norton marqué par des choix de rôles atypiques. Ce film est à l’image de l’éclectisme de son metteur en scène, qui a toujours joué des personnages complexes et aux multiples visages.

All that jazz

La musique est un élément très important dans Brooklyn Affairs, au point d’en devenir un acteur à part entière. Les solos de batteries, caressés par un voile de piano et relevés par une envolée de trompette, deviennent des éléments indissociables des différentes actions, renforçant le côté noir de l’histoire.

Ici, on sent l’amateur de musique qui se fait plaisir en invitant Thom Yorke, Flea et, tant qu’à faire Wynton Marsalis pour sa bande originale. Il pousse carrément le vice en nous offrant une (longue) séquence musicale, revêtant Michael K. Williams d’une aura très proche d’un certain Miles Davis !

Cette séquence musicale est à l’image de la réalisation d’Edward Norton dans Brooklyn Affairs. Une certaine idée du bon goût, une envie de se faire plaisir, sans avoir peur de laisser le temps s’installer, le tout ponctué de moments rêvés, pas forcément obligés, et de plages de douceur, pas tout à fait inattendues mais bienvenues.

Three times a boss

Brooklyn Affairs Photo film cinéma
Edward Norton, Gugu Mbatha-Raw dans le film “Brooklyn Affairs” © Warner Bros.

Edward Norton a donc la triple casquette acteur, scénariste et réalisateur du film — sans oublier celle de producteur ! Si sa réalisation porte indubitablement son empreinte, devant la caméra c’est une autre histoire. Est-ce parce qu’on est encore marqué par le côté beaucoup plus tragique que comportait la “condition” du Joker ? Le comédien ne livre pas une prestation exceptionnelle… Ou est-ce parce qu’il nous a habitué à des prestations plus convaincantes, comme celle de Gregory Hoblit, le sublime psychopathe de Peur Primale (1996).

Tout comme le Joker, il y a comme un gain de confiance en soi à enfiler un costume, celui d’un clown pour Joaquim Phœnix dans Joker (2019), le chapeau puis le manteau de son mentor pour Edward Norton dans Brooklyn Affairs. Il y a aussi la rencontre avec une fille, imaginaire pour l’un et réelle pour l’autre, qui donne des ailes aux deux hommes.

Notre avis ?

Un Edward Norton, même légèrement en dessous dans ce Brooklyn Affairs, vaut largement le déplacement et les personnes atteintes du syndrome Gilles de la Tourette peuvent le remercier, on n’aura jamais représenté ce trouble de façon aussi sexy…

En savoir plus :

Fanny N.

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