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Critique / “Soul” (2020) : Disney+ a trouvé son supplément d’âme

Dernière mise à jour : novembre 14th, 2021 at 07:41 pm

Alors que Soul aurait dû remplir les salles de cinéma durant cette période de fêtes, Disney a choisi de sortir le nouveau long métrage d’animation des studios Pixar directement sur sa plateforme Disney+. En sélection officielle du Festival de Cannes 2020, le film n’aura été projeté au cinéma que lors du Festival Lumière 2020. La critique et l’avis de Bulles de Culture. 

Synopsis :

Passionné de jazz et professeur de musique dans un collège, Joe Gardner (Omar Sy) a enfin l’opportunité de réaliser son rêve : jouer dans le meilleur club de jazz de New York. Mais un malencontreux faux pas le précipite dans le « Grand Avant » – un endroit fantastique où les nouvelles âmes acquièrent leur personnalité, leur caractère et leur spécificité avant d’être envoyées sur Terre. Bien décidé à retrouver sa vie, Joe fait équipe avec 22 (Camille Cottin), une âme espiègle et pleine d’esprit, qui n’a jamais saisi l’intérêt de vivre une vie humaine. En essayant désespérément de montrer à 22 à quel point l’existence est formidable, Joe pourrait bien découvrir les réponses aux questions les plus importantes sur le sens de la vie.

Soul, le retour de Pete Docter après Vice-versa

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Second film de Pixar de 2020 après En avant, on retrouve avec Soul la patte de Pete Docter, réalisateur et scénariste phare de la firme d’animation. On doit à cette figure fondatrice de Pixar notamment les scénarios des premiers Toy Story. En 2001, il passe à la réalisation avec Monstres et Cie, mettant en scène les peurs infantiles du monstre.

Au fil de sa filmographie, le grand enfant du Minnesota apprend à explorer les sentiments humains. Dans Là-haut (2009), on suit le parcours initiatique d’un ainé dans une folle aventure pour faire face à un deuil. Le plus grand succès de Pete Docter, Vice-versa (2015), Oscar du meilleur film d’animation en 2016, propose une incursion dans le cerveau humain pour y pour suivre les émotions qui s’y logent, incarnées par des petits personnages attachants. 

Soul poursuit la quête dans le psychisme initié par ce précédent film en mettant au cœur de son intrigue la passion du jazz. Joe, ce professeur de musique, exulte pour ce style musical. Le musicien a cependant un grave accident juste après avoir décroché sa participation dans un quartet prestigieux. Son âme est alors envoyée dans l’au-delà où elle s’apprête à décrocher les portes du paradis.

Mais cet esprit rebelle va lutter contre ce destin funeste pour se retrouver dans “Le Grand Avant“, sorte de centre de formation pour façonner des jeunes âmes avant de les envoyer sur Terre. Certaines âmes défuntes, ayant accompli de grandes choses sur Terre, y sont présentes car chargées de transmettre le flambeau. Joe, en imposteur du Grand Avant, se voit attribuer 22, une âme récalcitrante qui n’a pas encore trouvé sa passion et qui n’a donc pas encore eu son passeport pour la Terre.

La passion, supplément d’âme inestimable ?

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Soul est une nouvelle fable à double lecture, comme souvent dans les productions du studio. Les plus petits s’amuseront par exemple des figures imagées qui représentent les âmes, parfaits doudous en forme de coton. Les adultes auront eux l’occasion d’apprécier la métaphore du bien-être à travers le processus de la méditation. L’observation et l’instant présent sont ici deux valeurs fondamentales mises en avant. 

Chaque être est en effet habité par une personnalité unique. Les croyances populaires de nos sociétés poussent à développer en chacun une passion, “supplément d’âme” inestimable. Cette dernière pousse notamment des parents bienveillants à mettre leurs enfants très tôt à des activités ludiques ou sportives pour qu’ils y trouvent leur épanouissement personnel. 

A contrepied, le film de Pixar donne une belle leçon de vie en s’adressant à ceux qui n’ont trouvé aucune passion. Son absence n’est pas une tare tant qu’on apprend à capter ces moments de bonheur qui s’offrent à chacun : admirer la beauté d’une feuille d’automne qui tombe sur sa main, profiter des discussions interminables avec ses amis ou simplement le désir de transmission…

Comme pour Vice-versa, Soul va tenter de mettre en image des concepts connus de tous. L’angoisse est par exemple représentée comme une bête noire qui entoure notre esprit et qui pousse à la rumination. De même, les comportements hypnotiques permettent à l’esprit de s’échapper du monde terrestre pour se retrouver dans un ailleurs mystérieux. 

Du côté technique, les graphistes ont fait des prouesses en travaillant avec finesse notamment les traits des personnages et les environnements pour un résultat final fait pour le grand écran. On regrette cependant la distorsion de visuels entre le monde réel et “le Grand Avant”. Alors que le graphisme sur Terre est très travaillé et fin, les grandes entités du Grand Avant, personnages formés d’un trait en surbrillance, auraient davantage pu être incarnés. 

Un bon cadeau de noël emprunt d’une musique jazzie d’exception

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La musique est effectivement une composante essentielle de ce Soul. Composée par Trent Reznor et Atticus Ross, elle a l’allure de celle imaginée par Justin Hurwitz pour La La Land (2016). Disney est certes très connu pour ses chansons iconiques (ne parlons plus de “Libérée, Délivrée“). Grâce à cette bande originale d’exception, c’est la première fois que des notes de musique seules résonneront autant dans le cœur de l’intrigue. 

Disney fait donc un beau cadeau de noël en permettant à ses abonnés de profiter de Soul. Le film d’animation s’inscrit dans la liste des grandes réussites des films Pixar, dans la lignée de Vice-versa avec lequel le lien est indéniable. L’émotion est palpable, surtout à la fin lorsqu’on a pris l’ampleur du message transmis par les réalisateurs. Inutile de préciser que celle-ci aurait été probablement décuplée devant un grand écran de cinéma.

En savoir plus :

  • Soul, disponible sur la plateforme Disney+ depuis le 25 décembre 2020
Antoine Corte

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