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Critique / “Adaline” (2015) : who wants to live for ever?

Dernière mise à jour : septembre 5th, 2022 at 12:19 am

C’est peu de dire que le e-Cinéma a le vent en poupe. Après Les Enquêtes du Departement V : Miséricorde (2013) chez Wild Bunch, TF1 se lance aussi dans l’aventure du cinéma sur internet avec Adaline (The Age of Adaline) de Lee Toland Krieger, une romance qui lorgne du côté de L’Étrange histoire de Benjamin Button et de L’Homme sans âge. L’avis et la critique film de Bulles de Culture.

Synopsis :

Après un accident spectaculaire, Adaline Bowman (Blake Lively) cesse de vieillir. Aujourd’hui, bien qu’ayant vécu près de huit décennies, elle est toujours âgée de 29 ans. Après avoir mené une existence solitaire afin de ne jamais révéler son secret, une rencontre fortuite avec le philanthrope et charismatique Ellis Jones (Michiel Huisman), va raviver sa passion de la vie et de l’amour.

Adaline : un angle nouveau sur un sujet maintes fois traitées

L’immortalité fait partie de ces sujets qui fascinent et qui se sont taillés une place de choix dans les récits d’hier, comme ceux d’aujourd’hui. De la mythologie grecque aux romans d’Anne Rice, en passant par Highlander, la vie éternelle n’a eu de cesse de stimuler l’imagination des conteurs qui ont toujours su proposer des héros dont l’immortalité relevait au final bien plus de la malédiction que du don.

Le problème est d’ailleurs dans la phrase précédente : la vie éternelle est toujours vue au travers des yeux d’un héros et non d’une héroïne. L’immortalité serait-elle l’apanage des hommes ? Lee Toland Krieger répond par la négative en nous présentant Adaline, une jeune femme du début du XXe siècle, campée par la très belle Blake Lively.
Si le film fonce droit dans les thèmes de prédilections de l’immortalité — à savoir, comment aimer quand tout est éphémère autour de soi —, le long métrage évite certains écueils qui auraient pu lui être fatals comme les flashback à répétition des « vies » passés. Le réalisateur a donc l’élégance d’éviter de nous infliger un Highlander au féminin.

 Un film à la réalisation délicate mais à l’écriture paresseuse

D’emblée, Adaline souligne ses ambitions artistiques avec un plan aérien à la beauté renversante. Cette qualité visuelle traverse le film de part en part et à ce niveau, il est impossible de reprocher au métrage d’être un simple produit tourné à la va-vite. Les cadrages trempent dans une lumière froide, mêlée à une palette de couleurs désaturées conférant à l’œuvre une certaine mélancolie.

Malheureusement, là où le bât blesse, c’est au niveau de l’écriture. Clairement découpée en deux parties, l’intrigue raconte deux histoires aux genres différents : tandis qu’une des deux se rapprochera de la comédie romantique, l’autre plongera dans le mélodrame à tendance « secrets de famille ».
Si ces deux histoires sont toutes deux loin d’être inintéressants, une écriture plus investie aurait permis de rendre le film véritablement palpitant mais aussi d’éviter une fin terriblement téléphonée.
Ce défaut d’écriture est donc à regretter, d’autant plus que les acteurs — Harrison Ford en tête —  maîtrisent leur composition avec brio. Dommage…

Du joli cinéma pour adolescents

Se voulant à la hauteur de Benjamin Button, Adaline n’en a malheureusement ni le côté majestueux ni la finesse d’écriture.
Cependant, au vu de ses nombreuses qualités, le long-métrage n’est toutefois pas à sacrifier sur l’autel des navets.
Après réflexion, Adaline s’inscrit dans cette veine de films pour adolescentes initiée par Twilight mais tire son épingle du jeu en proposant à de nombreuses reprises de vrais moments de cinéma.

Notre avis ?

Adaline est au final un film plutôt sympathique malgré une écriture bancale, bien loin de rendre honneur au potentiel du sujet qu’elle traite. Si les jeunes filles devraient y trouver leur compte, les autres spectateurs pourront passer un moment pas trop désagréable, à condition de faire preuve d’un peu d’indulgence.


En savoir plus :

  • Disponible en e-Cinéma sur MyTF1 VOD à partir du vendredi 22 mai 2015
Salvatore V.

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