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The Riot Club affiche film cinéma
Affiche du film "The Riot Club"

Critique / “The Riot Club” (2014) : all I want for Christmas…

Dernière mise à jour : septembre 8th, 2023 at 11:33 am

L’avis et la critique film de Bulles de Culture sur The Riot Club de Lone Scherfig, avec Max Irons, Natalie Dormer, Sam Claflin, Douglas Booth, Freddie Fox, Holliday Grainger et Ben Schnetzer.

Synopsis :

Le “Riot Club” est une fraternité secrète de l’ultra-élitiste université d’Oxford qui voue un culte total à l’hédonisme sans s’encombrer de questions de respect ou de morale. Cette année-là, le Club accueille deux nouveaux membres: Miles (Max Irons), un aristo de gauche au cœur tendre et Alistair (Sam Claflin), un cynique ultra-libéral sans vergogne. Jusqu’où iront-ils pour devenir la nouvelle “légende” du Club ?

Le Père Noël des sorties cinéma a bien reçu ma lettre : en ce début d’hiver morose où nous avons tous été sages parce qu’on se les caille trop pour bouger le petit doigt, pourrait-on avoir une ville à la Harry Potter avec plein de beaux gosses immoraux dedans, de l’alcool et du sexe, le tout devant des tapisseries de famille, de l’argent et… de l’humour anglais ? Un peu de “Grrr” avant de retourner à nos open spaces mal chauffés. Et pour la petite touche Oliver Twist de film de Noël, ne vous fatiguez pas : tout le monde ne peut pas écrire Oliver Twist !

Quel dommage que The Riot Club, le nouveau film de Lone Scherfig (Une éducation, Italian for Beginners, Un jour), n’ait pas lu ma lettre jusqu’au bout.

The Riot Club : un film savoureux sur de nombreux aspects

Le film The Riot Club est un travail tout à fait savoureux sur de nombreux aspects :

  • une déco foisonnante qui assume totalement l’univers mi-Harry Potter mi-chasse à cour dans une université d’Oxford hyper-cinématographique ;
  • une image dotée d’un “so British” second degré avec du kitsch placé au bon moment qui saupoudre la lumière de talc et transforme un flashback situé au 18e siècle en Fragonard érotique ;
  • un scénario en trois actes et une conclusion bien ficelés (par Lone Scherfig et Laura Wade, auteur de la pièce Posh dont le film est tiré) ;
  • quelques excellents dialogues et traits d’humour comme ne savent en offrir que les scénarios anglais ;
  • un casting PAR-FAIT… dans lequel les acteurs les plus beaux sont les meilleurs. Mention spéciale à Sam Claflin (Alistair), impeccable en odieux-issime psychopathe anti-pauvres. On espère qu’il a la délicatesse de cotiser à la pension de retraite de Hugh Grant. Son co-premier rôle Max Irons (Miles) s’en sort bien aussi, malgré un côté “cucul la praline” vraiment pas nécessaire.

Seul bémol formel : la musique grandiloquente mono-instrumentale qui souligne sans apporter grand chose.

Sur le fond, la grande qualité du film est de faire partir l’histoire beaucoup trop loin. D’abord, parce que l’indécence est le sujet dont on parle, mais surtout parce que ce baroque permet habilement de faire douter de la crédibilité d’un tel club… peut-être inspiré du “Bullington Club”, dont ont fait partie le premier ministre anglais David Cameron ainsi que les actuels Maire de Londres et Ministre des Finances anglais.

On noie le poisson, comme l’avait (mieux) fait Cronenberg à propos des stars hollywoodiennes dans Maps to the Stars.

Bref, on a très envie d’adorer… et on est TRÈS déçu quand débarque une famille de restaurateurs qui travaille dur et a l’air si unie pour nous servir le manichéisme tire-larmes dont on n’avait pas besoin et qui plombe totalement la deuxième moitié du film…

Alors même que le propos clairement “lutte des classes” est déjà brillamment défendu par l’insoutenable discours d’Alistair devant ses camarades. On a envie d’annuler la sortie en salles et de rappeler le monteur pour lui dire :  coupez, coupez, coupez !

Notre avis ?

Au final, The Riot Club est un film “kiffant” et bien fait, qui aurait pu même être brillant, s’il s’était abstenu de sa touche “cheezy” (“nunuche”) et d’une relecture un peu grotesque de la lutte des classes.

Ce sera donc un film de lendemain de Nouvel An parfait pour Bridget Jones… et il en faut un, donc merci pour elle.

En savoir plus :

Zoé Klein

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