Sur Bulles de Culture, art, cinéma, littérature, musique, spectacles, télévision... chaque jour, la culture sort de sa bulle.
[CRITIQUE] "Good Kill" (2014), dans la peau d'un drone 1 image

[CRITIQUE] “Good Kill” (2014), dans la peau d’un drone

Dernière mise à jour : août 19th, 2016 at 04:35 pm

 Good Kill est la troisième collaboration entre le réalisateur Andrew Niccol (Bienvenue à Gattaca, Lord of War) et le comédien Ethan Hawke (Le Cercle des Poètes disparus, Boyhood). Notre avis sur le film.

Synopsis :

Le Commandant Tommy Egan (Ethan Hawke), pilote de chasse reconverti en pilote de drone, combat douze heures par jour les Talibans derrière sa télécommande, depuis sa base, à Las Vegas. De retour chez lui, il passe l’autre moitié de la journée à se quereller avec sa femme, Molly (January Jones) et ses enfants. Tommy remet cependant sa mission en question. Ne serait-il pas en train de générer davantage de terroristes qu’il n’en extermine ?

Good Kill propose une vision froide, distante et aérienne du personnage interprété par Ethan Hawks et de son univers. Vision de drone.
On y retrouve le monde aseptisé de Bienvenue à Gattaca. Dans cette guerre à distance, il n’y a plus de sas entre le terrain d’affrontement, la zone de combat et la vie de famille.

Good Kill - image
© La Belle Company

Dans Good Kill, ce que décrit Andrew Niccol est un monde où on passe sans transition de sa console de salon à sa console de drone qui détruit autre chose que des pixels. D’où cet envie chez ce Tommy Egan de retourner sur le terrain, dans un vrai avion et non plus dans un cockpit perdu au milieu d’un désert – ce désert et ses montagnes environnantes ont été choisis par l’armée parce que c’est le même climat et les mêmes paysages que ceux d’Afghanistan -.
Même le sniper d’American Sniper (2014) avait envie d’être sur le terrain, de ne pas voir la guerre qu’à travers sa lentille. Culpabilité partagée entre les deux personnages de ne pas mettre leur vie en danger, contrairement aux autres.

C’est une autre guerre que décrit le film, autre que celle décrite dans American Sniper par exemple. Good Kill montre une guerre qui se fait de plus en plus sans militaire de métier mais avec de plus en plus de joueurs de jeux vidéos. Mais le film va plus loin et annonce que la guerre se fera bientôt sans homme, si ce n’est au niveau des cibles et des pertes.

Good Kill - image
© La Belle Company

Le film est donc un entre-deux avec Tommy Egan et son supérieur, Lieutenant Colonel Jack Johns (Bruce Greenwood), qui ont connu cette ancienne façon de faire la guerre sur le terrain. Mais la nostalgie dans lequel berce le film et le personnage principal souligne bien qu’il n’y aura plus d’avant.

C’est en ce sens qu’il faut comprendre le dernier geste du perso : un dernier sursaut d’humanité avant… mais n’en disons pas plus !

Esthétique et froid, The Good Kill retranscrit parfaitement les nouvelles guerres contre le terrorisme, devenues schizophréniques et sans fin.

En savoir plus :

  • Date de sortie France : 22/04/2015
  • Distribution France : La Belle Company
Jean-Christophe Nurbel

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.