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Bienvenue à suburbicon affiche

[Critique] “Bienvenue à Suburbicon” (2017) de George Clooney

Dernière mise à jour : août 1st, 2019 at 10:50 pm

A la base du scénario, les frères Coen, à la réalisation George Clooney, Matt Damon, Julianne Moore et Oscar Isaac comme acteurs principaux, un nouveau film à l’affiche : Bienvenue à Suburbicon (Suburbicon). L’avis de Bulles de Culture. 

Synopsis :

Suburbicon est une paisible petite ville résidentielle aux maisons abordables et aux pelouses impeccablement entretenues, l’endroit parfait pour une vie de famille. Durant l’été 1959, tous les résidents semblent vivre leur rêve américain dans cette parcelle de paradis. Pourtant, sous cette apparente tranquillité, entre les murs de ces pavillons, se cache une réalité tout autre faite de mensonges, de trahisons, de duperies et de violences… Bienvenue à Suburbicon.

Bienvenue à Suburbicon : Une histoire inspirée de faits réels et un scénario des frères Coen

Bienvenue à suburbicon photo
© Paramount Pictures and Black Bear Pictures.

Après le film Monuments Men (2014), George Clooney passe de nouveau derrière la caméra pour une nouvelle réalisation, Bienvenue à Suburbicon. A l’origine de cette histoire, des faits réels survenus en 1957 à Levittown en Pennsylvanie lors de l’arrivée de William et Daisy Meyers, la première famille afro-américaine et un scénario de Joel et Ethan Coen datant de 1999 où des personnages malchanceux prennent de très mauvaises décisions. Accompagné du scénariste et producteur Grant Heslov, George Clooney tisse alors le récit d’une comédie dramatique et déjantée dans l’esprit de films comme Fargo.

Le rêve américain mis à mal

Bienvenue à suburbicon photo
© Paramount Pictures and Black Bear Pictures.

Derrière ce contexte, une intrigue secondaire où malfrats, arnaques, mensonges et petits arrangements prend le pas, façon polar noir, dans le film Bienvenue à Suburbicon. Certes, la montée en puissance de la haine raciale et la montée de la violence envers cette famille afro-américaine coïncident avec l’escalade de violence traitée dans la seconde intrigue mais plus de subtilité aurait été la bienvenue. La première intrigue délaissée au profit de l’autre aurait gagné à être traitée avec plus de profondeur. Satire sociale, cynisme et ironie mènent la danse à outrance. La vision dépeinte de l’Amérique y est particulièrement glaçante. Les préjugés volent en éclats et l’exercice de style apparaît de façon trop simpliste et prévisible. L’absurdité des situations règne mais ne suffit pas à soutenir une intensité de rythme sur l’ensemble.

Personnages pittoresques interprétés avec brio

Bienvenue à suburbicon photo
© Paramount Pictures and Black Bear Pictures.

Heureusement, les personnages de Bienvenue à Suburbicon, tous pittoresques, offrent de savoureux moments décalés d. Matt Damon, en père de famille exemplaire, captive entre force tranquille, air absent et déviance poussée à l’extrême. Une interprétation convaincante aux côtés de Julianne Moore (Kingsman : le cercle d’or, le Musée des Merveilles) dans un rôle double de jumelles, tous s’en donnent à cœur joie dans leur jeu. Quant à Oscar Isaac (La Promesse, X-Men : Apocalypse, Star Wars, Ex Machina), en inspecteur d’assurances moustachu, il nous emporte en quelques scènes par son charisme et la justesse de son jeu.

Une direction artistique vintage très soignée

Autre aspect non négligeable à retenir, la direction de la photographie de Robert Elswit ne peut laisser indifférent. Très soignée, la direction artistique très vintage donne une dimension particulière et fort appréciable à l’ensemble du film. Univers aux allures de cartes postales façon Suburbicon, décors aux couleurs très travaillées, le sens du détail de l’époque s’avère très savamment restitué et rend le visuel de cette comédie dramatique très artistique.

Satire sociale, polar sombre à l’humour grinçant, le nouveau film de George Clooney, Bienvenue à Suburbicon pousse à l’extrême la caricature d’une société d’hier pour mieux en révéler ses problématiques actuelles. Certes, le propos manque quelque peu de subtilité, l’écriture de rythme mais le fond n’en reste pas moins pertinent.

En savoir plus :

  • Date de sortie France : 06/12/2017
  • Distribution France : Metropolitan FilmExport
Laetitia Davier

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