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AFFICHE PATTAYA de Franck Gastambide

Critique / “Pattaya” (2015) : le paradis des bad guys selon Franck Gastambide

Dernière mise à jour : septembre 14th, 2021 at 09:02 pm

Auréolé du succès des Kaïra (2012), Franck Gastambide sort de la cité pour nous faire découvrir le paradis des mauvais garçons, la station balnéaire de Pattaya. Évitant donc — pour le moment — la facilité d’une suite à son premier succès, le réalisateur reprend une idée tout aussi farfelue pour signer une comédie toujours aussi urbaine et hilarante à souhait. L’avis et la critique film de Bulles de Culture.

Synopsis :

Franck (Franck Gastambide) et Krimo (Malik Benthala) rêvent de quitter la grisaille de leur quartier pour partir en voyage dans la célèbre et sulfureuse station balnéaire thaïlandaise de Pattaya. Pour pouvoir s’y rendre à moindre coût, les deux amis ont la folle idée d’inscrire à son insu le nain de leur quartier (Anouar Toubali) au championnat du monde de boxe Thaï des Nains. mais ce qui devait être pour eux des vacances de rêve va se transformer en l’aventure la plus dingue et périlleuse de leur vie.

Pattaya : comédie urbaine et générationnelle

Une fois de plus, Franck Gastambide puise pour Pattaya dans la culture urbaine pour nous conter une histoire totalement déjantée. Il en maîtrise les codes et cela se voit dans sa façon de filmer cette série de personnages atypiques que l’on peut croiser au-delà du périphérique.  Il détourne ainsi avec une certaine tendresse les clichés, créant des caractères particuliers comme il en existe dans tout microcosme.

Comédie urbaine donc, avec cette façon de s’exprimer qui a du inspirer la fameuse réforme de l’orthographe, mais attention, contenant également pleins de clins d’oeil qui ne parleront pas forcément au moins de 20 ans, d’où le côté générationnel. En effet, si les thématiques actuelles, notamment la recherche de la célébrité à travers les réseaux sociaux, sont présentes, les références quant à elles sont antérieures.

Le réalisateur s’offre ainsi un rêve de gosse en rendant un hommage fort singulier à un film culte d’arts martiaux — option série B —, Kickboxer (1989), et pousse le vice jusqu’à en reprendre les scènes cultes. Des scènes qui ne parleront peut-être pas aux ados d’aujourd’hui, eux qui n’ont pas connu les survets de Sergio Tacchini et pour qui Jean-Claude Van Damme, la star de ce fameux film, n’est qu’un Has Been.

Les copains d’abord et Anouar Toubali la découverte

Une fois de plus, le réalisateur s’entoure de ses potes dans Pattaya. Une bande qui s’agrandit et fait visiblement envie car il réussit à recruter des pointures du rire comme Gad Elmaleh, ou du cinéma dit d’auteur comme Sabrina Ouzani, protégée d’un certain Abdellatif Kechiche ! Tous semblent contents de venir s’encanailler et cela fait une joyeuse mêlée, comme des gosses qui prennent un malin plaisir à enchaîner les blagues de mauvais goût, voire de très mauvais goût, avec à la clé une scène d’anthologie, âmes sensibles, fermez les yeux !

Une fournée de copains donc, avec Malik Benthala dans le rôle d’un Krimo survitaminé, Ramzy Bedia en Reza aux penchants singuliers et un Gad Elmaleh en marocain un peu en dessous et pas à la hauteur de notre copine de la Place Clichy, Chouchou. Celui qui se démarque au final, c’est bien Anouar Toubali.

On apprécie le fait que le réalisateur ne fasse pas d’un acteur de petite taille un personnage clownesque, même si il est au départ le dindon de la farce. Et non ! Cette fois le nain ne passe pas des clés et sa taille est une particularité qu’on ne devrait même pas relever, à l’instar d’un Peter Dinklage de la série Game of Thrones. On ne peut que lui souhaiter un avenir similaire…

Notre avis ?

Franck Gastambide A.K.A Vin Dieusoul de Melun réussit donc l’exercice de revenir au cinéma avec, une fois de plus, des personnages issus de la banlieue, source — inépuisable? — d’inspiration.  Cela donne avec Pattaya une comédie plutôt bien ficelée, déjantée mais plus tranquille — au calme ! — qu’un Babysitting 2 (2015), autre film sorti après un premier gros succès inattendu, autre délire de potes qui calquait beaucoup plus/trop l’idée de la série des Very Bad Trip.

En savoir plus :

Fanny N.

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