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Juste La Fin du Monde Affiche

Critique / “Juste La Fin Du Monde” (2016) de Xavier Dolan

Dernière mise à jour : janvier 21st, 2022 at 01:55 am

Juste La Fin Du Monde est le nouveau film du réalisateur Xavier Dolan qui revient, à peine deux ans après l’inoubliable Mommy (2014), avec un casting français cinq étoiles : Marion Cotillard, Gaspard Ulliel et Nathalie Baye. Le film a été couronné du Grand Prix au Festival de Cannes en 2016. L’avis et la critique film de Bulles de Culture.

Synopsis :

Basé sur une pièce de Jean-Luc Lagarce, le scénario de Juste La Fin Du Monde est simple à résumer : Louis (Gaspard Ulliel) revient voir sa famille après une longue absence. Auteur pour le théâtre dans une grande ville, il est malade (le SIDA n’est jamais nommé mais c’est ce virus qui a tué Lagarce en 1995), se sait condamné et doit l’annoncer à sa famille lors d’un déjeuner. Sa mère (Nathalie Baye, presque méconnaissable tant elle est maquillée), en l’attendant, s’apprête avec fébrilité, ce qui agace son frère aîné Antoine (Vincent Cassel remarquable) et amuse sa jeune sœur (Léa Seydoux). Sa belle-sœur, la femme d’Antoine, interprétée par Marion Cotillard, complète le tableau familial.

Famille, je vous (h)aime

Juste la fin du monde photo
© Shayne Laverdière – Sons of Manual

Comme au théâtre, Juste La Fin Du Monde respecte l’unité de lieu, puisque la maison familiale tiendra lieu de décor à ce quasi huis clos. Unité de temps également, puisque l’intrigue se jouera le temps d’un dimanche après-midi.

Dès les retrouvailles, le ton est donné : gêne, exaspération mutuelle et amours contrariées sont au menu d’un repas de famille autant attendu que redouté. On entend André Gide et son célèbre « Famille, je vous hais ! » au détour de chaque scène.

A certains moments, les scènes de Xavier Dolan deviennent presque douloureuse à regarder : personne n’a envie d’être là, le cocon familial n’en est plus un à forcé d’avoir été meurtri, par le départ de Louis vers la grande ville, mini drame familial parmi d’autres, probablement.

Juste La Fin Du Monde, la solitude du repas de famille

Juste la Fin du Monde photo
© Shayne Laverdière – Sons of Manual

La confrontation des deux frères est l’un des axes narratifs les plus étonnants de Juste La Fin Du Monde. Antoine est aussi violent et explosif que Louis est doux et silencieux, mais ce qui pourrait être une simple querelle fraternelle se transforme en sommet d’émotion dans l’une des scènes clés du film.

Pour Xavier Dolan, les deux frères n’ont rien en commun, ils ne se comprennent pas et ne parviennent plus à communiquer, et pourtant, sous les carapaces (de douceur pour l’un, de violence pour l’autre), l’amour filial bat encore. Vincent Cassel est prodigieux dans ce rôle qui en rappelle un autre : Georgio, le « roi des connards » dans le dernier film de Maïwenn, Mon Roi (2015).

Louis pourrait trouver un réconfort auprès de sa petite sœur qu’il n’a pas vu grandir, mais il n’y a qu’elle qui s’épanche, ou bien avec sa belle-sœur, effacée voire écrasée par la personnalité tonitruante de son mari, mais qui finit par comprendre plus vite que tout le monde ce qui se trame derrière la venue de Louis.

Pourtant, chaque entrevue avec l’un des membres de sa famille semble l’enfermer un peu plus dans la solitude et le silence. Seul un coup de téléphone à un ami permet une ouverture vers l’extérieur, un moment bien trop court pour souffler.

Les motifs de Xavier Dolan au rendez-vous

Juste la fin du monde
© Shayne Laverdière – Sons of Manual

Malgré son jeune âge (27 ans), le réalisateur Xavier Dolan possède déjà sa patte : une esthétique très léchée, parfois proche des clips, qui lui est parfois reprochée par ses détracteurs.

Dans Juste La Fin Du Monde, on retrouve notamment un flash-back flamboyant à la sensualité presque baroque, grâce à la découverte du matelas témoin des premiers émois de Louis. Des dialogues percutants, à la limite de l’hystérie, qui donnent lieu à des répliques cultes : « Est-ce que j’ai envie, moi, d’aller me branler à Auschwitz dans le sang séché pour écrire un poème ?! ».

Une place toute particulière donnée à la mère dans ce chaos familial, accentuée par l’absence de père. Nathalie Baye, qui jouait déjà ce rôle dans Laurence Anyways, excelle en mère aimante, blessée autant que déboussolée. L’homosexualité du personnage principal est jamais vraiment explicitée mais sujet à des blagues vaseuses et de gêne pesante.

Juste la fin du monde
© Shayne Laverdière – Sons of Manual

Enfin, l’importance donnée à la musique, dont les sublimes compositions de Gabriel Yared (comme dans Tom à la Ferme) mais aussi un tube pop tombé dans l’oubli et qui nous décroche un sourire inattendu : ici, Dragostea din tei du groupe moldave O-Zone donne lieu à une chorégraphie ridicule dans la cuisine, en écho avec le fameux moment « Céline Dion » de Mommy (2014).

Notre avis ?

Moins exubérant et rassembleur que ce dernier, Juste La Fin Du Monde ravira les fans de Xavier Dolan et laissera les autres plus sceptiques. Mais tous s’accorderont pour éviter d’aller manger en famille juste après la séance !

En savoir plus :

Lauriane N.

9 Commentaires

  1. gaetane marlesu

    Affreux juste des cris et de ka chicane en doby c est affreux pour le tympan je suis déçu ça finit aussi plate c est un citron et pourtant j ai adorer les autres mais il manque Anne Dorval et l autre Sophie Clément sans elle ça ne lève pas

  2. Que des éloges pour Xavier Dolan et toute cette distribution de grands comédiens qui rendent ce film absolument prodigieux.
    Des émotions plein l’écran et la dure réalité des difficiles relations familiales sont omniprésentes dans ce très beau film. Bravo

    • Extraordinaire la force des sentiments exprimés
      Et la mere qui essaie malgré tout
      Qui n as pas eu d engeulades avc sa famille?
      A voir

  3. Bravo ! Pour ce film exceptionnel avec des acteurs choisis judicieusement.
    Ton meilleur film, je crois que oui, un film bien achevé.

    Martine Roy

    • Je ne sais qui a critiqué mon commentaire, en plus en anglais, je trouve cela franchement désagréable voire même inacceptable.

      Martine Roy

      • Bonjour, il semble que ce soit un commentaire intempestif écrit par un robot.
        Aussi, nous avons procédé à son retrait.

        Merci beaucoup de votre commentaire en tous cas.

  4. marion cotillard, toujours aussi mièvre, elle gâche le film , c’est dommage. je trouve que ce n’est pas une actrice, et je me demande comment celà se fait qu’elle ai autant de succès.
    tout son jeu est faux, et déjà dans de rouille et d’os , je l’ai trouvée pas à sa place du tout.

    j’ai beaucoup aimé mommy, je suis un peu désolée qu’on ai fait autant de tapage pour celui ci, qui ne le mérite pas vraiment, soyons critique

  5. Alors là ! film plat du début à la fin, aucun dialogue de la part du fils revenant vers sa famille, cris,hurlements très désagréables. On ne comprend rien du film c’est un film devinette, est ce que la famille sait réellement qu’il est homosexuel? Apparement il va bientôt mourir fin ça non plus on ne le voit pas……Les acteurs ne sont pas du tout mis en valeur…Marion Cotillard est celle qui joue le mieux avec Vincent Cassel à mon avis…bref très décevant et pour ma part film sans intérêt, sur les critiques on parlait de sensibilité….ça ne pas du tout émue …..bravo comme même aux acteurs sa ne doit pas être évident de jouer un rôle aussi platonique que ça

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