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Chems de Johann Zarca couverture live
"Chems" de Johann Zarca

Critique / “Chems” (2021) de Johann Zarca : descente dans les enfers d’une sexualité artificielle

Quand Zède, le narrateur, journaliste connu pour ses papiers sur le milieu underground parisien, décide d’écrire un article sur Jérôme Dumont, artiste homosexuel ayant connu son heure de gloire dans les années 80, il n’imagine pas que ce portrait risque de lui coûter la vie. La critique et l’avis livre de Bulles de Culture sur Chems de Johann Zarca.

Synopsis :

Zède (is dead, baby, Zed is dead) et Mia (Wallace ?) forment un couple d’aujourd’hui, moderne et simple. Cependant, Zède, pour de faux motifs professionnels, va mener une quête d’un plaisir de plus en plus crade car de plus en plus désinhibé. Tombé dans l’enfer du chemsex (chemical sex, ou pratiques sexuelles sous emprise de drogues de synthèse), le lecteur assiste à la chute vertigineuse de Zède.

Chems : un roman journalistique

Le roman Chems raconte l’histoire de Zède, de son point de vue. Zède, en bon journaliste, nous fait part de ses expériences et retours d’expérience avec le ton propre des journalistes qui témoignent.

Le style est contrôlé, contrairement aux autres romans de Johann Zarca : le sujet est suffisamment cru et se suffit à lui-même. Les descriptions sont froides, le style direct et sans fioriture.

Avec Chems, Zarca nous livre une autopsie d’une dépendance, une description clinique d’une descente aux enfers, en évitant toute moralisation.

Un roman gradation

Si le style reste classique, la forme épouse la chute du héros. Les chapitres de Chems raccourcissent, s’adaptent au manque de souffle du héros. Les vulgarités et les insultes prennent de plus en plus de place et remplacent les verbes qui tendent à disparaitre.

Ce glissement de style renforce la violence de la chute et amène naturellement à un univers paranoïaque.

Il n’y a aucun temps mort dans ce livre qu’on lit d’une traite, comme Zède peut sniffer une ligne de cocaïne.

Notre avis ?

Destiné à un public averti, Chems est un roman intense à prendre comme un témoignage froid, sans détour, sans concession. Du hard, du trash, certes, mais il est aussi une immersion dans un milieu peu connu et en pleine expansion.

Pour ceux qui ne l’ont pas encore lu, ou “pour les radins et les fauchés”, comme dirait Johann Zarca, Chems vient de paraitre en Livre de Poche, en attendant son nouveau roman, La nuit des hyènes, à paraitre le 22 mai 2022.

En savoir plus :

  • Johann Zarca, Chems, Éditions Grasset, 17 février 2021, 216 pages, à partir de 12.99 euros
Esther L.

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