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Rosalie photo
Gaumont

Cannes 2023 jour 5 / humanité et singularité avec “Rosalie” de Stéphanie Di Giusto

7 ans après avoir livré son mémorable La Danseuse, la réalisatrice Stéphanie Di Giusto présente Rosalie, sélectionné à Un certain regard à Cannes 2023. Le film suit le parcours d’une femme à barbe (interprétée par Nadia Tereszkiewicz) qui doit se faire accepter dans une petite ville ouvrière bretonne en 1875. Trois questions à la réalisatrice. 

Cannes 2023 : Trois questions à Stéphanie Di Giusto pour Rosalie

BdC : Votre premier film, La Danseuse, date de 2016, pourquoi avoir attendu autant de temps entre les deux films ? 

Stéphanie Di Giusto : J’ai beaucoup beaucoup écrit. J’ai travaillé sur deux scénarios en même temps, dont Rosalie. Je ne savais pas sur lequel me lancer. Puis, j’ai perdu mon père. Ce sujet de la femme à barbe s’est imposé par rapport à l’autre. Ensuite, il y a eu 4 ans pour la préparation du film, le tournage etc… On arrive déjà aux 7 ans. Le deuxième film est toujours le plus compliqué. Je ne voulais pas me précipiter et faire n’importe quoi. Je voulais garder une connexion avec le premier film, sans que ce soit une redite. Mais La Danseuse, j’avais souffert de ne pas parler assez d’humanité puisque je racontais le portrait d’une femme hors norme également, mais artiste, qui n’avait finalement pas accès au sentiment. Pour Rosalie, Je souhaitais faire tout le contraire. Je trouve qu’on est dans un quotidien qui se déshumanise de plus en plus. C’était important pour moi de montrer le besoin d’amour. Rosalie a envie d’aimer et d’être aimé malgré la cruauté des autres. C’est une thématique qui résonnait en moi, surtout pendant ma période de deuil.

BdC : Justement, vous allez une nouvelle fois chercher un parcours de femme atypique. En quoi ces histoires vous inspirent ? 

Stéphanie Di Giusto : Je n’aime pas faire comme les autres. L’idée d’être différente me fascine. Le cinéma doit être romanesque. Je ne trouve qu’on ne porte pas assez des histoires qui ont quelque chose de hors norme dans le cinéma d’aujourd’hui.

BdC : Vous aimez également faire des films d’époque…

Stéphanie Di Giusto : Totalement. Pour Rosalie, je me suis inspiré de Clémentine Delait qui a vécu au début du 20ème. C’est l’une des femmes les plus illustres atteinte d’ hirsutisme (pilosité prononcée). Ce n’est pas un hasard si j’ai choisi de raconter mon histoire en 1875. On est 5 ans après la guerre franco-prusse. La France a été humiliée. Il règne un climat de suspicion. Les gens ont peur des autres. C’est également la révolution industrielle avec le début du paternaliste social. J’essaye de montrer comment un homme peut maitriser tout un microcosme grâce à son argent. Barcelin (Benjamin Biolay) apporte travail, logement aux ouvriers. C’est surtout pour cet homme l’occasion de mieux maitriser ces derniers. Dans ce milieu bien contrôlé, le personnage de Rosalie va déranger.

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En savoir plus :

  • Date de sortie France de Rosalie : Prochainement
  • Distribution France : Gaumont
Antoine Corte

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