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Critique / “A couteaux tirés” (2019) de Rian Johnson

Dernière mise à jour : novembre 13th, 2021 at 10:18 pm

A couteaux tirés (Knives Out), à l’intrigue aussi savoureuse qu’un roman à suspense d’Agatha Christie, a le parfum d’un bon polar de noël. Le film de Rian Johnson tire en effet d’un casting efficace (Chris Evans, Jamie Lee Curtis, Daniel Craig…) une enquête enthousiasmante qui retiendra l’attention. La critique et l’avis film de Bulles de Culture. 

Synopsis :

Célèbre auteur de polars, Harlan Thrombey (Christopher Plummer) est retrouvé mort dans sa somptueuse propriété, le soir de ses 85 ans. L’esprit affûté et la mine débonnaire, le détective Benoit Blanc (Daniel Craig) est alors engagé par un commanditaire anonyme afin d’élucider l’affaire. Mais entre la famille d’Harlan qui s’entre-déchire et son personnel qui lui reste dévoué, Blanc plonge dans les méandres d’une enquête mouvementée, mêlant mensonges et fausses pistes, où les rebondissements s’enchaînent à un rythme effréné jusqu’à la toute dernière minute.

A couteaux tirés : Rian Johnson retrouve sa vision d’auteur

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© Metropolitan FilmExport

Le réalisateur Rian Johnson s’échappe momentanément de la frénésie Star Wars grâce à cet A couteaux tirés. Après avoir déboussolé pas mal de fans de l’univers galactique avec Star Wars : Les Derniers Jedi et avant de se lancer dans les préparatifs d’une nouvelle trilogie pour la firme Disney, Rian Johnson se lance donc avec succès dans un film rappelant l’univers d’Agatha Christie.

Pratiquement gommée par la génération Skywalker, sa vision d’auteur reprend ici le dessus dans cette enquête palpitante où il met résolument de son style. Lui qui adore filmer ses acteurs en plans serrés, le metteur en scène de Looper s’est entouré d’un casting afin de lui permettre de rassasier sa soif de gros plans.

Sa caméra sait en effet capter les plus grands atouts des comédiens. On redécouvre par exemple les magnifiques yeux bleus de Daniels Craig, qui servent dans cette enquête de véritables yeux de lynx pour démasquer le tueur du père de famille. Mais c’est surtout pour sa comédienne principale, Ana de Armas, que le réalisateur semble avoir eu un vrai coup de coeur artistique et a fait le choix de la mettre résolument en avant face à des grandes pointures comme Chris Evans ou Jamie Lee Curtis.

Entre classicisme et modernité

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© Metropolitan FilmExport

A couteaux tirés est aussi le voyage d’un Américain en Angleterre. Né sous Richard Nixon, Rian Johnson réussit à donner à son long métrage une aura so british, en adéquation avec l’univers de la romancière britannique.

Au sein d’un manoir reculé, on se délecte de la mise en scène anachronique d’une histoire se déroulant de nos jours — les protagonistes usant de téléphones portables ou d’ordinateurs — mais dont l’ambiance est résolument ancrée au début du 20e siècle, grâce notamment à des costumes complètement rétros ou à des postures d’antan.

En cela, Jamie Lee Curtis incarne une grande bourgeoise du monde, toujours la clope au bec, prête à défendre l’empire de sa famille pour son confort personnel. De même, on peut voir un lien direct entre la prestance “détectivienne” de Daniel Craig et l’icône littéraire Hercule Poirot d’Agatha Christie. Le dandy écoute, scrute le moindre indice lors d’interrogatoires désopilants où chaque membre du clan essaie de se dédouaner. Le détective ny ‘intervient alors qu’à travers des notes de musique quand il sent que le discours de son interlocuteur sonne faux.

Les adeptes des récits policiers ne seront donc pas décontenancés par cette construction très classique et qui aboutit à une résolution finale, une grande scène de découverte où tous les rouages sont expliqués.

Notre avis ?

A couteaux tirés est donc une oeuvre de caractère et on y sent beaucoup plus la patte d’un réalisateur brillant que dans la récente adaptation plutôt aseptisée d’un autre livre d’Agatha Christie, Le Crime de l’Orient Express (2017) de Kenneth Branagh. Rian Johnson réussit tout à la fois à retrouver l’univers de la romancière britannique tout en faisant des choix artistiques personnelles. L’exercice semble pour lui être une respiration artistique avant d’enchainer à nouveau avec les contraintes commerciales intergalactiques.

En savoir plus :

Antoine Corte

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