Sur Bulles de Culture, art, cinéma, littérature, musique, spectacles, télévision... chaque jour, la culture sort de sa bulle.
Mathieu Ganio vu par Michel Lidvac
© Michel de Maule et Michel Lidvac

[Critique] “Mathieu Ganio vu par Michel Lidvac” (2018)

Dernière mise à jour : novembre 15th, 2019 at 12:32 am

C’est l’histoire d’un partenariat de longue haleine entre Mathieu Ganio, étoile de l’Opéra national de Paris, et le photographe Michel Lidvac que les éditions Le Quai et Michel de Maule proposent avec Mathieu Ganio vu par Michel Lidvac. L’avis et critique de Bulles de Culture sur ce bel ouvrage.

Synopsis :

En 2004, Mathieu Ganio est nommé danseur étoile du ballet de l’Opéra national de Paris. Il est l’un des plus jeunes étoiles, lui qui n’avait intégré l’Opéra que trois ans auparavant. Le photographe Michel Lidvac le connaît depuis son enfance, et photographie le danseur au fil des années. Il en résulte cette belle monographie dans laquelle un photographe rencontre un danseur étoile. 

Mathieu Ganio vu par Michel Lidvac : une ode au corps magnifié

Que l’on connaisse ou non l’univers de la danse classique, les photographies de Michel Lidvac rendent toutes hommage à la perfection du mouvement et à la grâce des postures. Le corps époustouflant de Mathieu Ganio captive l’oeil page après page, épousant à la perfection les sauts les plus techniques, les différents costumes et les univers éclectiques.

Dans Mathieu Ganio vu par Michel Lidvac, le mouvement perpétuel de la danse prend une pose. Ce sont une succession d’instantanés qui donnent à voir la maîtrise magistrale du danseur. La monographie donne ainsi l’impression d’être entré-e par une porte dérobée pour assister aux plus célèbres ballets, tels Le Lac des Cygnes, La Belle au Bois Dormant, Gisèle, La Dame aux Camélia, Casse-Noisette

La photographie porte alors en elle le paradoxe d’offrir l’image arrêtée d’un mouvement en train de se faire. Il en décompose ainsi les parties, et donne également à apprécier la parfaite coordination, l’impeccable chorégraphie des différents spectacles.

Une forte tension dramatique

Mathieu Ganio vu par Michel Lidvac
© Michel de Maule et Michel Lidvac

Avec Mathieu Ganio vu par Michel Lidvac, on voit également à quel point le danseur se trouve également être bon comédien. Il est vrai que les chances sont rares d’observer de si près un visage de danseur de ballet ; Michel Lidvac nous donne cette possibilité et nous ne la regrettons pas. 

S’il est vrai que les clichés émanant des ballets les plus classiques donnent à voir des pauses relativement figées, l’ensemble des photographies montrant les drames romantiques du XIXe siècle ou les pièces contemporaines permettent de rendre un hommage réel à l’expressivité du visage et du corps de Mathieu Ganio.

Mathieu Ganio vu par Michel Lidvac
© Michel de Maule et Michel Lidvac

Dans ces pièces plus modernes, la charge du costume est moins lourde et il semble y avoir plus d’échange entre les partenaires de scène. Les expressions du visage de Mathieu Ganio font naître tout un panel d’émotions, autant d’ailleurs que l’énergie que dégagent les mouvements de son corps. On semble ainsi pris-e dans les méandres de l’histoire en train de se jouer, quand bien même elle nous est en partie ou tout à fait inconnue.

La rencontre de deux arts

La lecture attentive de Mathieu Ganio vu par Michel Lidvac donne en tout cas l’impression de voir se rencontrer deux arts complémentaires, celui de la photographie et celui de la danse. Le fait que cette monographie regroupe un seul danseur et un seul photographe est en cela véritablement intéressant.

On voit de ce fait Mathieu Ganio évoluer dans son art au fil des années et des spectacles, tout comme l’on voit le photographe préciser ses prises de vue, changer de point de vue, s’attacher à mettre en avant tel ou tel détail.

Nul doute que ces deux arts, ou plus particulièrement ces deux artistes, forment une paire efficace et captivante. Bulles de Culture ne saurait que recommander ce très bel ouvrage.

En savoir plus  :

  • Mathieu Ganio vu par Michel Lidvac, Avant-propos et direction éditoriale de Christian Dumais-Lvowski, éditions Le Quai et Éditions Michel de Maule, octobre 2018, Paris, 49 €
Morgane P.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.