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Breathe affiche film critique avis

Critique VOD / “Breathe” (2017) : Andy Serkis face à la polio

Dernière mise à jour : décembre 14th, 2020 at 06:54 pm

Présenté au Dinard Film Festival, Breathe d’Andy Serkis a ému les festivaliers. Le drame est tiré de l’histoire vraie du premier homme ayant combattu la maladie de la polio hors les murs d’un hôpital. Sorti l’année dernière sur son territoire d’origine, le long métrage anglais est enfin disponible en e-cinema en France. L’avis et la critique film de Bulles de Culture.

Synopsis :

Le jeune Robin Cavendish (Andrew Garfield) semble avoir la vie devant lui : brillant, talentueux, aventurier, il fait la rencontre de la belle Diana (Claire Foy) qui devient très vite sa femme. Lors d’un voyage en Afrique, Robin est soudainement terrassé par la polio. Ses chances de survie sont faibles mais l’amour indéfectible qu’ils se portent permettra à Robin de vivre une vie meilleure hors des murs de l’hôpital.
Leur combat va changer les conditions de vie de millions de personnes à travers le monde. Breathe retrace l’histoire vraie de ce destin hors norme, fait de courage et détermination.

Figure emblématique de la motion capture en interprétant Gollum dans la saga Le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson, César dans La Planète des Singes ou encore Haddock dans Les Aventures de Tintin de Steven Spielberg, Andy Serkis a troqué sa casquette d’acteur virtuel pour celle de réalisateur. Juste avant de proposer sa version adulte du Livre de la jungle avec Mowgli, disponible sur Netflix début 2019, le protégé de Peter Jackson livre avec Breathe un premier film intimiste et réussi.

Les sévices de la polio

Breathe Andrew Garfield critique film avis image
© SquareOne/Universum

Breathe ramène au début des années 50, à une époque où le virus de la polio faisait des ravages. Considérée comme très dangereuse car pouvant paralyser tous les muscles, cette maladie était incomprise du corps médical qui n’arrivait pas à endiguer son processus de contamination.

La pathologie touchait surtout les enfants en bas-âges. Cependant, les individus plus âgés pouvait également être touchés. C’est le cas du jeune Robin Cavendish qui contracte la maladie la vingtaine passée. Alors que tout laissait présager une espérance de courte durée dans un hôpital en respirant à l’aide d’un “poumon d’acier”, la force de conviction de sa femme va le maintenir en vie dans leur maison familiale.

Le film est un bel hommage à l’amour réciproque de ce couple face à la maladie. L’oeuvre fait la part belle à Diana, femme de Robin, montrant à quel point elle a été le moteur de cet exploit. Ce personnage de caractère est une véritable héroïne. On la voit prendre les choses en mains dès l’annonce du diagnostic, ne se résignant jamais au malheur mais préférant penser aux beaux jours qui l’attendent avec son mari.

Andy Serkis réussit donc ce portrait de femme forte qui est le fer de lance de sa dramaturgie.

Mais Breathe ne s’arrête pas à l’intime. Le long métrage montre aussi le traitement réservé aux malades à partir de 1950. Ceux-ci sont parqués dans des hôpitaux, presque déshumanisés. Le choc est plus important lorsque le cinéaste s’intéresse aux conditions de ces porteurs du virus en Allemagne. Ces derniers sont entassés comme des animaux dans des semblants de conteneurs hautes technologies. La comparaison avec les camps de concentration n’est absolument pas mise sous silence. La scène, probablement la plus choc du film, est cinglante.

Andrew Garfield et Claire Foy : un couple qui fonctionne

Breathe Claire Foy Andrew Garfield critique film avis image
© SquareOne/Universum

La réussite de Breathe est également en grande partie due au couple Andrew Garfield et Claire Foy.

Le premier confirme ses choix artistiques audacieux en ayant récemment tourné dans Under the Silver Lake de David Robert Mitchell (2018) et Silence de Martin Scorsese (2016).

Tandis que la seconde est la nouvelle coqueluche du cinéma mondiale. Découverte par le grand public dans la série Netflix, The Crown, où elle interprète avec tempérament une reine Elisabeth II dans son jeune âge. L’actrice a été également vue récemment à l’affiche de First Man – le premier homme sur la Lune de Damien Chazelle (2018) et bientôt dans Millenium : Ce qui ne me tue pas de Fede Alvarez (2018).

Claire Foy tire son épingle du jeu avec ce très beau personnage de Dina. Le rôle confié par Andy Serkis la met considérablement en valeur puisqu’elle incarne l’âme du film.

Cependant, l’osmose qui est créée avec Andrew Garfield est aussi brillante car le jeune homme doit construire son jeu uniquement avec le regard, soit pratiquement sans geste, ni parole. La prestation n’est pas sans rappeler celle d’Eddie Redmayne interprétant le physicien Stephen Hawkings, également atteint de dystrophie musculaire, dans Une merveilleuse histoire du temps de James Marsh (2015).

Le duo est très émouvant, laissant monter quelques petites larmes lors des dernières minutes du film.

Breathe, voyage du corps et de l’esprit

Breathe critique film avis Andrew Garfield Claire Foy
© SquareOne/Universum

Le long métrage Breathe est un voyage à double titre.

Tout d’abord, on sonde l’âme humaine et la force de conviction de l’humain devant l’impossible. Celui-ci est prêt à repousser la mort à tout prix grâce à des inventions ingénieuses (la chaise roulante incorporant un respirateur) et aux soutiens des proches.

Le destin du couple Cavendish fait ensuite voyager à travers le monde, notamment en Afrique. La caméra d’Andy Serkis filme merveilleusement ces paysages sublimes dans un contexte historique idéalement transposé.

En savoir plus :

  • Breathe est distribué en e-cinema par TF1 Studio depuis le 1er janvier 2018
Antoine Corte

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