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Le fils affiche théâtre

♥ [Critique] “Le Fils” de Florian Zeller avec Yvan Attal et Anne Consigny

Dernière mise à jour : mars 25th, 2019 at 12:44 pm

Après La Mère et Le Père, l’auteur Florian Zeller clôt sa trilogie familiale à succès avec Le Fils, une pièce de théâtre coup de cœur mise en scène par Ladislas Chollat à la Comédie des Champs-Élysées. Les critique et avis de Bulles de Culture sur ce drame familial vertigineux et bouleversant.

Synopsis :

Nicolas (Rod Paradot) a dix-sept ans et semble avoir du mal à vivre. Il n’est plus cet enfant lumineux qui souriait tout le temps. Que lui est-il arrivé ? Et pourquoi ne va-t-il plus en cours ? Dépassée par les événements, sa mère (Anne Consigny) ne sait plus quoi faire, et Nicolas demande à vivre chez son père (Yvan Attal). Ce dernier va tout faire pour tenter de le sauver et lui redonner le goût de vivre. Mais peut-on vraiment sauver quelqu’un d’autre que soi-même ?

Avec Le Fils, l’auteur à succès, Florian Zeller achève sa trilogie familiale après La Mère, créé en 2010 au Théâtre de Paris autour de Catherine Hiegel, puis Le Père en 2012, interprété par Robert Hirsch. Très attaché à explorer les relations familiales et à faire resurgir leur part sombre, Florian Zeller, avec la complicité de Ladislas Chollat, analyse avec justesse dans cette nouvelle pièce de théâtre les tourments de l’adolescence et les relations parents-enfants.

Le Fils : Un drame vertigineux écrit avec sensibilité

Sur scène, Yvan Attal, de retour au théâtre, fait face au jeune Rod Paradot, révélé au cinéma et récompensé par le César du Meilleur espoir masculin en 2016 pour son rôle dans La Tête haute d’Emmanuelle Bercot. Entre eux, une relation père-fils au sein d’une famille recomposée donne le ton à la narration. Scène de vie ordinaire d’un schéma familial bousculé par un divorce et un remariage, le récit de la pièce Le Fils s’impose sans artifice pour mieux en souligner l’extrême désarroi sous-jacent. Car insidieusement, la noirceur s’immisce malgré toute la bonne volonté des protagonistes.

L’écriture est subtile, la mise en scène sobre et sensible, appuyée par un jeu astucieux de décors coulissants. Dans un va-et-vient d’une scène à l’autre, d’un état émotionnel à l’autre, l’expression y est simple et criante de vérité. La trame suspend le temps, captive jusqu’aux dernières minutes, même si elle s’étire sur deux heures. Deuil d’un amour perdu impossible, difficulté à se reconstruire dans le présent après un divorce, passage de l’enfance à l’adolescence, douleur de grandir, dépression, angoisses, séparation, relation parents-enfants, culpabilité, héritage relationnel, incompréhensions, découragements, désespoir… l’auteur Florian Zeller, avec Le Fils, restitue donc avec talent un drame vertigineux brillamment interprété.

Interprétation saisissante de comédiens de talents

Anne Consigny livre avec émotion et justesse toute la fragilité de son personnage. A ses côtés, Yvan Attal incarne avec brio un père qui tente de faire face à ses responsabilités, soucieux et convaincu qu’il pourra venir en aide à son fils. En colère, autoritaire, aimant, désemparé, épris de doutes, il compose avec talent ce père tout en nuances et confronté lui-même à ses propres manques. Sa compagne Sofia, Élodie Navarre, belle-mère patiente et aimante malgré ses inquiétudes, se révèle avec finesse et sensibilité, tour à tour confrontée à son rôle de femme, mère et belle-mère. Quant à Rod Paradot, il est bouleversant de vérité dans ce rôle d’adolescent au mal-être profond. L’intensité de son jeu est saisissante et bouleverse jusqu’aux larmes.

Profondeur, sensibilité, comédiens de talents, il y a des moments de théâtre marquants et dont il est difficile de ressortir indemne émotionnellement, Le Fils en fait partie et c’est un coup de cœur de Bulles de Culture.

En savoir plus  :

  • Le Fils de Florian Zeller à la Comédie des Champs-Élysées (Paris, France) du 3 février au 14 juillet 2018. Du mardi au samedi à 20h30, le dimanche à 16h.  Relâches du 1er au 15 avril 2018 inclus
  • Durée : 2h10
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Laetitia Davier

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