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Logan Affiche

Critique / “Logan” (2017) de James Mangold

Dernière mise à jour : septembre 6th, 2021 at 12:23 pm

C’est à Logan de James Mangold que revient le privilège d’ouvrir la valse annuelle des blockbusters adaptés de BDs super-héroïques. L’avis et la critique film de Bulles de Culture sur ce long métrage tiré de l’univers X-Men

Synopsis :

Dans un futur proche, Logan (Hugh Jackman) veille sur son ami le Professeur Xavier (Patrick Stewart) dans un repaire caché à la frontière mexicaine. Mais Logan va bientôt sortir de sa retraite pour aider une jeune mutante traquée par de dangereux individus.

L’année dernière, la Fox avait misé sur un Deadpool ultra-violent et au ton assez impertinent, apportant ainsi un regard inédit sur un genre en mal de renouvellement. 800 millions de dollars de recettes et une flopée de critiques positives ont ensuite conduit le studio à donner carte blanche à James Mangold et Hugh Jackman pour ce qui devrait être la dernière fois que nous voyons Wolverine au cinéma (sous les traits de l’acteur australien du moins…). Les deux compères ayant décidé de s’emparer de l’un des meilleurs comics des dix dernières années (Old Man Logan) pour tisser l’intrigue de ce dernier film, il est temps de savoir si les adieux à un personnage aussi iconique que Wolverine sont réussis.

Logan, une relecture du mythe en guise d’épilogue

Logan photo Hugh Jackman
© 20th Century Fox 2017

D’emblée, Logan nous prévient qu’il compte maltraiter un personnage et une franchise populaire âgée de presque vingt ans. Dès le premier plan, le réalisateur nous présente un Hugh Jackman usé, boiteux, alcoolique et surtout psychopathe. Exit le Wolverine qui donne des coups de griffes hors champ et bienvenue à Logan, le Wolverine “nouveau” qui éventre, démembre et décapite sans vergogne.

Cette introduction ultra-violente et plutôt bien conçue a pour mérite de délimiter un nouveau cadre de jeu pour une saga ronflante (voir X-Men: Apocalypse) en créant un futur dystopique et tout à fait crédible où bon nombres de problématiques sont effleurés au fur et à mesure que l’intrigue avance.

Logan photo Hugh Jackman
© 20th Century Fox 2017

Le film enchaîne alors les idées brillantes et évocatrices (les mutants en voie de disparition, les maladie dégénératives de Xavier et Logan, etc.) et recouvre d’un vernis nouveau une saga que l’on pensait connaître sur le bout des doigts : oser parler d’un monde où tous les X-Men sont morts revient à se tirer une balle dans le pied pour un financier de la Fox. La prise de risque est hors-norme, l’audace infinie.

La première heure de Logan est à ce titre la plus passionnante de toute la saga et il sera compliqué de ne pas être ému face à la relation père/fils extrêmement juste et pertinente qu’entretiennent Xavier et Logan. Deux hommes affrontant ensemble la maladie et la vieillesse, tout en étant en proie à des problèmes d’argent. Ce pitch très “auteuriste” est pourtant bel et bien le départ du nouveau film de super-héros estampillé Fox. Avec Logan, la Fox aurait pu livrer le meilleur film tiré d’un comics-book jamais réalisé… si la deuxième partie avait su être à la hauteur de la première.

Une intrigue inégale

Logan photo Hugh Jackman
© 20th Century Fox 2017

Malgré une réelle volonté de livrer un produit différent et de bousculer le petit monde des héros en collants, l’intrigue de Logan est bien inégale. Après une première partie magistrale en terme d’exposition, de réalisation et d’émotions, le film sombre subitement dans la série B gore, le mauvais goût et enchaîne les incohérences. Comme rattrapé par les vieux poncifs inhérents du genre dont la priorité est de garder alerte l’attention du spectateur, le film alterne subitement rebondissements stériles et scènes d’actions hystériques, et se paie le luxe de ne pas répondre à bon nombre de questions entourant l’histoire.

Logan photo Hugh Jackman
© 20th Century Fox 2017

Pire, au profit de cette surenchère d’effusion de sang, l’histoire passe complètement à côté de son potentiel et ne termine même pas l’exploration psychologique de ses héros pourtant amorcée avec brio dans la première heure. Et c’est dommage. Vraiment dommage.

Ayant compris ce qui faisait la sève de la BD Old Man Logan à savoir, un monde désespéré, un Wolverine usé et aussi une belle dose d’émotions, la première partie du script avait réussi à rendre ce postulat encore plus intéressant en y intégrant la maladie de Xavier et de Logan. En résulte au final une œuvre en demi-teinte dont on appréciera la première partie, absolument parfaite, mais dont la deuxième laissera toujours une sensation d’être passé à côté d’un très grand film.

En savoir plus  :

  • Date de sortie France : 01/03/2017
  • Distribution France : 20th Century Fox France
Salvatore V.

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