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[CRITIQUE] “Les femmes savantes” (2016) par Catherine Hiegel

Dernière mise à jour : mars 8th, 2021 at 12:16 am

C’est donc sur la scène du Théâtre de la Porte Saint-Martin que le duo Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri a fait son grand retour dans Les femmes savantes de Molière, mis en scène par Catherine Hiegel. Notre avis sur ces retrouvailles très attendues.

Synopsis :

Au cœur d’une famille bourgeoise, trois femmes, Philaminte (Agnès Jaoui), Bélise (Evelyne Buyle) et Armande (Chloé Bertier), savantes, excessives et fiévreuses, entraînent toute une maisonnée dans le vertige de leur orgueil.

Les femmes savantes
ou le très attendu duo Jaoui/Bacri

 

C’est niché au troisième balcon du Théâtre de la Porte Saint-Martin que Bulles de Culture a découvert la première de la pièce de théâtre Les femmes savantes. Dans un décor de cabinet de curiosités où les chimères ont la vedette, deux sœurs, Henriette (interprétée par la talentueuse Julie-Marie Parmentier) et Armande (interprété par Chloé Bertier), entrent sur scène pour la classique scène d’ouverture de l’acte I où personnages et enjeux seront présentés aux spectateurs. A savoir ici, les amours contrariées de Henriette et de Clitandre (interprété par Benjamin Jungers).

Cependant, ce n’est qu’à l’acte II, à l’entrée en scène du comédien Jean-Pierre Bacri dans le rôle du maître de maison, Chrysale, que la pièce démarre réellement. Son arrivée très attendue par le public tranche immédiatement après un premier acte plutôt poussif. Ses mimiques et intonations d’acteur éternellement bougon apportent à la mise en scène une modernité bienvenue qui siéent à merveille à ce personnage terre-à-terre et attachant.

Face à lui et dans le rôle de la maîtresse de maison, Philaminte, la comédienne Agnès Jaoui est une évidence. Nous sentons que l’actrice prend plaisir à défendre cette femme qui veut se cultiver, « écrire, et devenir auteurs », quitte à s’opposer à son mari au profit de son professeur de philosophie et de sciences, Monsieur Trissotin (interprété par Philippe Duquesne).

De vrais moments comiques mais…

 

Passé la joie de ces retrouvailles, les choix de mise en scène de Catherine Hiegel dans Les femmes savantes ne nous ont pas totalement convaincus. En effet, son manque d’utilisation d’une scénographie pourtant documentée et sa direction d’acteurs peu marquée peinent à apporter un regard neuf sur le thème de la place de la femme dans notre société contemporaine.

Cependant, au côté de nos deux têtes d’affiche, les comédiens nous offrent de beaux moments comiques tels que :

  • Les supposées amours secrets que Bélise (interprété par la lunaire et décalée Evelyne Buyle) est persuadée de susciter : “Ah tout beau, gardez-vous de m’ouvrir trop votre âme / Si je vous ai su mettre au rang de mes amants, / Contentez-vous des yeux pour vos seuls truchements”.
  • La scène où la bonne Martine (interprétée par la truculente Catherine Ferran) écorchent les oreilles de Philamine et Bélise avec se « grammaire » : « Qui parle d’offenser grand’mère ni grand-père ? »
  • Ou la dispute entre le spécialiste de la langue grec Vadius (interprété par l’amusant René Turquois) et Trissotin qui nous a donné envie que Molière eût écrit une vraie battle en latin et en grec entre ces deux pédants.

Bref, si cette version de la pièce de théâtre Les femmes savantes nous a un peu déçus, il reste malgré tout le plaisir certain de retrouver sur scène le couple Agnès Jaoui/Jean-Pierre Bacri, plus d’une vingtaine années après.

 

En savoir plus :

  • Les femmes savantes au Théâtre de la Porte Saint-Martin (Paris, France) du 10 septembre au 30 octobre 2016

Jean-Christophe Nurbel
Elsa V.

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