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Critique / “L’Avenir” (2016) de Mia Hansen-Løve

Dernière mise à jour : février 24th, 2021 at 12:29 am

Porté par une Isabelle Huppert aussi fluette que fragile, L’Avenir de Mia Hansen-Løve est un portrait de femme délicat qui nous parle du temps qui passe au fil des saisons et des blessures qui guérissent. D’une vie partant en lambeaux, une autre est à construire et un second souffle à chercher. L’avis et la critique film de Bulles de Culture.    

Synopsis :

Nathalie (Isabelle Huppert) enseigne la philosophie dans un lycée parisien. Entre ses élèves, ses enfants, sa mère Yvette (Edith Scob) et ses livres, elle mène une vie bien remplie. Un jour, son mari Heinz (André Marcon) la quitte.

L’Avenir : un monde qui s’écroule

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© Les Films du Losange

Dans le long métrage L’Avenir, le monde de Nathalie se fissure irrémédiablement le jour où Heinz lui annonce qu’il la trompe. La séparation déclarée, Nathalie semble prendre les choses avec une certaine résignation car la vie continue. En réalité, ce changement dans sa vie l’accable peu à peu ; en témoignent ses crises de larmes incontrôlables qui ponctuent dorénavant ses journées.

Bien que comblée intellectuellement, dit-elle, entourée de ses livres, Nathalie fait le bilan à l’aube de la cinquantaine. Son satané chat Pandora, seul héritage laissé par sa mère, est bien encombrant ; il devient par la force des choses un compagnon de solitude. Subissant les aléas de la vie — le décès d’une mère, le départ d’un mari —, la femme écrivain va mener une révolution intérieure, et avec elle, se réinventer.

Une collaboration réussie

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© Les Films du Losange

Dans L’Avenir, Isabelle Huppert endosse à nouveau le rôle d’une bourgeoise tourmentée. Habituée des personnages forts, subversifs et déchirés dans Valley of Love (2015) de Guillaume Nicloux ou Abus de Faiblesse (2013) de Catherine Breillat, la voici toutefois plus subtile.

Mia Hansen-Løve prend le temps de filmer le vide affectif qui entoure sa protagoniste dès lors que celle-ci est libérée de tout, un sujet évoqué à maintes reprises dans ses précédents films, de la déception amoureuse dans Un amour de jeunesse (2010) à l’échec professionnel dans Eden (2014).

L’avenir

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© Les Films du Losange

Face à ce quotidien tout à coup méconnu (un appartement vide, des week-end à remplir), Nathalie s’efforcera de se tenir à flot, et de préserver un amour propre malmené par la trahison. Remède possible, la relation amicale entretenue avec un ancien étudiant, Fabien (Roman Kolinka), synonyme d’un nouvel élan, et d’une vie — de bohème ? — libérée des contraintes sociales. Ou bien encore ce nouveau rôle à jouer au sein même de sa famille.

Mais à la fin du film L’Avenir, la réalisatrice se garde bien de nous donner les clés pour le salut de son personnage.

En savoir plus :

Gwenaëlle L.P.

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