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couverture du catalogue de l'exposition Gus Van Sant
GUS VAN SANT ICÔNES coédité par La Cinémathèque française et Actes Sud

[Dossier]
La Jeunesse chez Gus Van Sant

Dernière mise à jour : avril 5th, 2019 at 01:31 am

couverture du catalogue de l'exposition Gus Van Sant
GUS VAN SANT ICÔNES coédité par La Cinémathèque française et Actes Sud
Le réalisateur Gus Van Sant fait l’actualité avec d’une part une exposition qui lui est dédiée à la Cinémathèque jusqu’au 31 juillet et d’autre part son dernier film Nos Souvenirs qui est sorti dans les salles. Bulles de Culture  revient sur ce cinéaste talentueux qui traite de la jeunesse au cinéma comme personne.

Un artiste complet

Nos souvenirs 2 Gus Van Sant
© SND

L’exposition à la Cinémathèque sur Gus Van Sant nous révèle un artiste complet, bien au-delà du simple cinéaste que l’on connait. Peintre, photographe, on découvre une facette de sa personnalité qui est méconnue du grand public. Pour autant, on retrouve à travers toutes ces œuvres une singularité personnelle et un attachement à des thématiques récurrentes.  Notamment, la jeunesse est au centre des préoccupations de cette artiste iconoclaste. 

Une nostalgie du passé :
Nos Souvenirs

Nos souvenirs Gus Van sant
© SND

Grand amateur de photos Polaroïd, le réalisateur d’Harvey Milk (2008) s’amuse à capturer les visages de chacun de ses acteurs, exposés comme une grande fresque lors de l’exposition. On y découvre notamment les figures juvéniles de Keanu Reeves, Matt Damon, Nicole Kidman. On est  frappé par l’un de ses collage utilisant la photo du très jeune Josh Harnett. Cette création nous évoque toute l’insouciance et la bienveillance de Gus Van Sant avec ses acteurs, mélangés à une nostalgie du passé.  

Ce retour en arrière est au centre de son dernier film, Nos Souvenirs, dans lequel la star Matthew McConaughey se retrouve isolé dans une forêt exécutoire pour faire un bilan sur son existence. 

 

 

Le parcours adolescent

Elephant photo
Alicia Miles et John Robinson dans Elephant de Gus Van Sant (2003) © HBO

Comme une peur de l’avenir, Gus Van Sant aime se réfugier dans le passé soit à travers des biographies comme celles d’Harvey Milk, retraçant le parcours de l’homme politique luttant pour les droits de la communauté homosexuelle, ou avec des parcours de personnages jeunes et iconoclastes. Comme une propre vision de son parcours, l’adolescence chez le réalisateur est une étape douloureuse, véritable combat pour passer à l’âge adulte. Pour le réalisateur, cette étape de vie n’est jamais sereine.

Dans Will Hunting (1997), Matt Damon interprète un jeune délinquant qui, pour éviter la prison, est recueilli par son professeur de mathématique, joué par Robin Williams. L’adolescent se révèle être un génie. De ce fait, l’enfant isolé aura le choix de suivre une voie seine ou au contraire de se laisser tenter par la facilité des crimes à la petite semaine.

Paranoid Park photo
Gabe Nevins dans Paranoid Park de Gus Van Sant (2007) © 2007 MK2

Ce choix, John (John McFarland) ne l’a plus dans Elephant (2003), qui met en image le drame de Columbine. Cet adolescent torturé est complètement exclu du système social, ce qui l’amène à tirer sur ses camarades et à faire de nombreuses victimes. Si l’acte répréhensible est au centre du récit, Gus Van Sant n’est en aucun cas moralisateur. Au contraire, Gus Van Sant est en phase d’analyse et de compréhension à l’égard de son protagoniste. 

Paranoid Park (2007)est également une étude sur la souffrance sociale et le mal-être interne créé par le secret. Dans ce film, un adolescent tue accidentellement un agent de sécurité dans une aire de jeu. Porté par le terreur de se dénoncer, il va décider de cacher son crime. Mais le culte du silence n’est pas évident et prouve, là encore, que l’isolement est le diable absolu. 

Gus Van Sant à l’âge adulte

On peut penser que dans ces trois personnages, pas si différents, Gus Van Sant a mis un peu de lui. En cela, on peut voir une exorcisation d’un passé douloureux et d’un sentiment d’exclusion. La jeunesse chez le réalisateur est passionnante et éternelle. A l’inverse, si le cinéaste semble être attaché à cette période enfantine, sa filmographie montre une certaine maturité audacieuse, comme lorsqu’il décide de créer un remake plan par plan de Psychose d’Alfred Hitchcock. Pour autant, le choix de Psychose n’apparaît pas complètement détaché du sujet de l’enfance lorsqu’on connait les désordres affectifs de Norman Bates, le personnage principal, vis-à-vis de sa mère.  

Pour en savoir davantage sur Gus Van Sant, il ne vous reste plus qu’à venir parcourir l’exposition à la Cinémathèque pour espérer pouvoir percer tous les secrets de cet artiste énigmatique. 

 

En savoir plus :

  • L’exposition Gus Van Sant a lieu du 13 avril au 31 juillet 2016 à la Cinémathèque française
  • Date de sortie France Nos souvenirs : 27/04/2016
Antoine Corte

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