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Les délices de Tokyo (2015), la promesse à la lune

Dernière mise à jour : janvier 26th, 2018 at 04:09 pm

affiche-les-delices-de-tokyoSortie dans les salles de cinéma du nouveau film de Naomi Kawase, Les délices de Tokyo (あん), présenté en ouverture de la sélection Un Certain Regard au Festival de Cannes de mai 2015.
    

Synopsis :

Sentaro (Masatoshi Nagase) est un cuisinier bougon et tenancier malgré lui d’un petit restaurant qui vend des dorayaki, des gateaux japonais à base de pâte de haricot rouge. Son existence va changer lorsque Tokue (Kirin Kiki), une vieille dame fantasque et secrète, le convainc de l’embaucher afin de l’aider à améliorer sa recette.

    
Au fil des saisons

 

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p style=”text-align: left;”>Adaptation du roman An de Durian Sukegawa, le film de Naomi Kawase égrène son récit en forme de conte au rythme des quatre saisons. Les changements du paysage reflètent l’évolution des personnages – notamment par les omniprésents cerisiers. Comme dans ses précédents films, la réalisatrice excelle à révéler la spiritualité des êtres et de la nature, en particulier à travers le personnage de Tokue.

Par exemple, un des points d’orgue du film est l’appétissante scène de cuisson des haricots, la vieille dame parle d’eux comme s’ils étaient doués de sentiments :

  • “Ils ont pris la peine de venir de leurs champs”,
  • “Ils doivent se familiariser avec le sucre”,
  • “Les cuisiner aussitôt serait un manque de respect”.

De même, Wakana (Kyara Uchida), la discrète lycéenne qui va former avec Sentaro et Tokue une famille de substitution, s’adresse à son canari comme s’il pouvait la comprendre (“Non Marvey, ne fais pas de bruit”).

Ce fil conducteur animiste imprègne tout le film et concourt à en faire une expérience cinématographique d’autant plus profonde et sincère que le récit se contente a priori de peu de personnages et de décors.

La face cachée de l’histoire du Japon

 

 Pourtant, à mesure que le mystère des cicatrices de Tokue apparaît plus clairement, le film divulgue également un chapitre occulté de l’histoire du Japon et se penche sur la façon dont les autorités ont traité certaines crises de santé en mettant au ban de la société les malades qui jusqu’à aujourd’hui restent stigmatisés tant physiquement que moralement.

En dépit de cette note plus dramatique, Les délices de Tokyo de Naomi Kawase est une vraie merveille de légèreté et de douceur. Il est proche de ses personnages, parfaitement structuré et interprété, et splendide visuellement.

Que demander de plus ?

 

    
En savoir plus :

  • Date de sortie France : 27/01/2016
  • Distribution France : Haut et Court
Sébastien Simon

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