Sur Bulles de Culture, art, cinéma, littérature, musique, spectacles, télévision... chaque jour, la culture sort de sa bulle.
Nina saison 1 image série télé
© Laurent Denis

Critique Séries Mania 2015 / “Nina” saison 1

Dernière mise à jour : novembre 12th, 2020 at 11:27 pm

L’un des plaisirs du festival Séries Mania est de découvrir en avant-première les séries françaises à venir, surtout depuis que les chaînes investissent de plus en plus dans des programmes de qualité. C’est donc avec un à priori favorable que nous avons ausculté la série médicale Nina d’Alain Robillard et Thalia Rebinsky. Voici notre diagnostic. Critique et avis série de Bulles de Culture.

Synopsis :

Premier jour de travail pour Nina Auber (Annelise Hesme) qui se retrouve à bientôt quarante ans, infirmière stagiaire sous les ordres de Léo Bonheur (Nina Melo), une « gamine » de quinze ans sa cadette, dotée d’un tempérament difficile et du Docteur Samuel Proust (Grégoire Bonnet) qui s’amuse à lui faire peur…
Pas simple !
D’autant que pour tous, Nina est la femme du patron, Costa Antonakis (Thomas Jouannet), son ex avec lequel rien n’est vraiment réglé malgré leur divorce. Mais après avoir soigné Lily (Léa Lopez), leur fille, pendant dix ans, rien ne fait peur à Nina ! Passionnée au boulot, dévouée en amitié, il ne lui reste plus qu’à se donner une deuxième chance avec les hommes…

Nina : leçon et coïncidence scénaristiques

La première scène de Nina est une leçon d’écriture : en moins de cinq minutes, le personnage principal de la série est campé ! Quelques pas dans la rue en compagnie de sa fille et voilà déjà Nina en action après un accident — jolie cascade au passage ! — entre une voiture et une moto. Nina intervient rapidement, avec sang-froid et en exécutant des gestes de professionnelles (2 cycles de massage cardiaque), tout en n’oubliant pas de faire l’éducation de sa fille quand celle-ci ne s’exprime pas bien.

Bref, c’est une bonne mère et un bon… “Merci, docteur”, lui lance un des pompiers arrivé sur les lieux. “Mais je ne suis pas docteur”, lui répond-elle. Paradoxe du personnage : elle a les compétences d’un médecin mais ne l’est pas. Cette singularité est aussi soulignée dans le générique de début où les mouvements s’accélèrent autour d’elle pendant qu’elle se dirige tranquillement vers nous. Voilà notre curiosité de spectateur attisée.

La scène suivante est une amusante coïncidence scénaristique avec un film. Après Vincent Lacoste en jeune médecin stagiaire dans un service de médecine interne au cinéma (Hippocrate, 2014), place à la “moins” jeune stagiaire infirmière à la télévision dans le même service  (Nina). Et comme le stagiaire au cinéma, la stagiaire à la télévision se perd dans les couloirs de l’hôpital en cherchant son service puis se retrouve affublée d’une blouse qui a un défaut. Soit une autre approche ironique sur un même dysfonctionnement.

La “bleue” en blouse blanche

Après les jeunes qui débutent dans la vie (Les Bleus, premiers pas dans la police), Alain Robillard fait équipe avec Thalia Rebinsky pour nous proposer une série sur les gens qui débutent mais qui en ont déjà une expérience de cette vie.
Tout en gardant une veine de comédie, les deux scénaristes se mettent du côté des “petites gens” des hôpitaux, les infirmières, coincées entre des médecins tout-puissants et des patients plutôt impatients.

Même si elle se permet des libertés avec la réalité, la série nous fait ressentir une vraie recherche des auteurs sur le sujet, avec notamment deux anecdotes très amusantes : celle où Nina doit téléphoner dans la seule pièce bondée de l’hôpital qui a du réseau ou celle où elle cherche un dossier dans une salle des archives pas du tout informatisée.

Mise en scène et casting réussis

Côté mise en scène, la réalistation est efficace et sans temps mort. Le choix de tourner dans un vrai hôpital est un vrai plus. Profitant de travaux dans un hôpital de Villeneuve-Saint-Georges, l’équipe a pu s’y installer sur tout un étage pour tourner.

De même, le casting est plutôt réussie autour de la mère courage jouée par Annelise Hesme, aussi bien du côté des rôles réguliers que des guests.
On pense notamment au personnage à la colère rentrée Léo, jouée par Nina Melo, à la blonde ingénue de service Dorothée, jouée par Alix Benezech, et à l’antipathique mais très drôle Docteur Proust, interprété par Grégoire Bonnet.

Notre avis ?

Au vu de ses deux premiers épisodes et avec cette volonté des auteurs de jouer sur la perméabilité entre vie professionnelle et vie intime, Nina s’annonce comme une fort sympathique série médicale à suivre.

En savoir plus :

Jean-Christophe Nurbel

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.